Les procédures de divorce au Danemark incluent désormais des sessions de thérapie obligatoires

Le Danemark vient de compliquer les procédures de divorce en annonçant une nouvelle loi qui oblige les parents à attendre 3 mois avant de divorcer et de suivre des sessions de thérapie avant de se séparer.

La nouvelle politique, confirmée par le parlement danois en avril, concerne tous les parents qui ont des enfants de moins de 18 ans.

Le couple reste marié si la formation n’est pas complétée pendant la période de réflexion de 3 mois.

Les danois, réputés faire partie des populations les plus heureuses au monde, sont également touchés par un des taux de divorce les plus élevés d’Europe de l’Ouest.

En 2018, environ 15 000 divorces ont été enregistrés, signifiant ainsi que près de la moitié des mariages du pays ont pris fin.

Encore récemment, les danois pouvaient demander le divorce en remplissant un simple formulaire en ligne, mais la nouvelle loi a été conçue afin d’encourager les couples à réfléchir davantage avant de rompre, tout en faisant en sorte que la rupture soit moins douloureuse pour toutes les personnes concernées, lorsque la fin du mariage est inévitable.

“Il s’agit de limiter le coût humain et financier du divorce”, confie au Guardian Gert Martin Hald, psychologue et professeur adjoint en santé publique à l’université de Copenhague qui a également participé au développement de la thérapie.

Les parents peuvent personnaliser la formation de manière individuelle à partir de 17 modules d’une demi-heure qui permettent de les guider et de leur fournir des solutions vis-à-vis du processus de séparation.

Les sujets évoqués incluent l’organisation de fêtes d’anniversaire et le dialogue réussi avec un ancien partenaire malgré la colère.

La formation, mise en place suite à un test effectué auprès de 2 500 volontaires, est particulièrement appréciée par les spécialistes et celles et ceux qui l’ont complétée.

Une nouvelle loi au Royaume-Uni pourrait au contraire faciliter et accélérer le processus pour les couples qui souhaitent se séparer.

L’introduction du divorce sans égard à la faute signifie que les couples qui souhaitent mettre un terme à leurs mariages n’ont plus besoin d’accuser l’un ou l’autre ou d’attendre des années pour que leur divorce soit finalisé.

Le Matrimonial Causes Act 1973 en Angleterre et au Pays de Galle stipule qu’un couple doit déterminer qui est en faute et à l’origine de la rupture, ou, lorsque les deux membres du couple sont d’accord, attendre deux ans après la séparation pour divorcer.

En absence d’accord ou de preuve de faute, les demandeurs doivent attendre d’avoir vécu séparément pendant cinq ans !

Cependant, pour certains, une telle loi stimule l’animosité au sein des couples qui traversent déjà une période difficile, pouvant même encourager les fausses accusations.

En février, le secrétaire d’État à la Justice David Gauke a confirmé que cette partie de la loi sur le divorce allait être modifiée.

Il a ainsi expliqué au Telegraph que, d’après la loi sur le divorce vieille de 50 ans en vigueur, il est légalement obligatoire de déterminer une partie ‘coupable’, “et que les enfants peuvent finir coincés dans un processus complexe et bouleversant".

“L’hostilité et le conflit entre parents peuvent avoir un impact négatif sur les enfants et leurs chances dans la vie”, précise-t-il.

“En réalité, j’ai même déjà entendu plusieurs fois que nos lois sur le divorce, telles qu’elles existent aujourd’hui, encouragent certaines personnes à exagérer à propos du comportement de leur moitié afin de ne pas se heurter aux règles”.

Sara Davison, coach spécialiste du divorce et auteure ayant participé au développement de la réforme sur la loi du divorce, s’est confiée : "Devoir rendre quelqu’un responsable de la fin d’un mariage entraîne énormément de stress dans une relation”.

“Cela est souvent à l’origine de comportements inacceptables, car la tension monte et les choses dégénèrent même dans certains cas”.

“Pour beaucoup, les vrais dégâts ont lieu durant le processus de divorce qui empêche les couples de maintenir des rapports amicaux et entraîne des problèmes, surtout s’il faut prendre les enfants en compte dans l’équation”.

“Finalement, les enfants sont les premières victimes dans ce type de conflit”.

Sara Davison confie que le divorce est considéré comme la deuxième expérience la plus traumatisante dans la vie, derrière le décès d’un proche, et une telle décision ne devrait donc pas être prise à la légère et devrait être gérée avec attention.

“Nous vivons dans une société où tout est de plus en plus temporaire, et où il suffit de remplacer les choses quand ça ne va pas. Nous voyons les célébrités se marier et divorcer sans vraiment souffrir et passer à autre chose en un clin d’œil dans notre culture fortement influencée par les stars”.

“En réalité, ça n’est pas aussi simple et il s’agit d’un rollercoaster émotionnel constitué de nombreux virages déterminants. Bien sûr, tous les couples traversent des hauts et des bas, et il est donc essentiel d’apprendre à mieux communiquer avec son partenaire. Plus vous vous comprenez, plus il sera facile d’affronter les défis qui se mettent dans votre chemin”.

Au Royaume-Uni, plus de 400 personnes ont demandé le divorce cette année entre Noël et le Jour de l’An.

La période des fêtes peut être particulièrement stressante et pousser les gens à réfléchir, et il s’agit visiblement d’une période particulièrement délicate pour bon nombre de personnes mariées.

Une partie de ces demandes de divorce, 13 pour être exact, ont même eu lieu le jour de Noël, d’après les chiffres du HM Courts & Tribunals Service.

Un avocat spécialiste du divorce encourage même les écoles à inclure le mariage dans le curriculum scolaire, vu la hausse du nombre de divorces.

La baronne Fiona Shackleton of Belgravia, qui fait partie des avocats spécialistes du divorce les plus célèbres du Royaume-Uni, souhaite également que les écoles expliquent aux élèves que se marier fait partie des décisions les plus importantes de la vie.

Marie Claire Dorking