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Les relations sexuelles sont douloureuses chez près d'une femme sur 10, alors pourquoi ce silence ?

[Photo : Getty/Peter Dazeley]
[Photo : Getty/Peter Dazeley]

Un sondage récent a révélé que près d’une femme britannique sur 10 souffrait de douleurs au cours des rapports sexuels.

L’étude réalisée par le British Journal of Obstetrics and Gynaecology s’est penchée sur près de 7 000 femmes sexuellement actives âgée de 16 à 74 ans et a permis de découvrir qu’il n’était pas rare qu’elles ressentent des douleurs pendant ou après les relations sexuelles.

Cela touche apparemment les femmes de tout âge ; les résultats concernent surtout les femmes âgées entre 50 et 70 ans, mais celles qui tombent dans la catégorie 16-24 ans les suivent de près.

Près d’un dixième des femmes est un résultat énorme. De plus, souffrir de douleurs au cours de relations sexuelles est un problème sérieux. Les relations sexuelles sont supposées être purement agréables (lorsque les couples ne tentent pas inlassablement d’avoir un bébé), et définitivement pas un moment difficile à traverser.

[Photo : Getty/Tom Merton]
[Photo : Getty/Tom Merton]

Alors, pourquoi les femmes acceptent-elles cette situation ?

Le sexe peut être douloureux pour de multiples raisons. Les douleurs vaginales physiques, par exemple, peuvent être entrainées par des infections sexuellement transmissibles ou fongiques, ou encore le vaginisme (lorsque les muscles à l’intérieur ou autour du vagin se contractent de manière involontaire, entraînant des douleurs lors des rapports, voire l’incapacité totale d’avoir des relations sexuelles).

[Photo : Getty/fstop123]
[Photo : Getty/fstop123]

Mais les chercheurs ont décidé d’aller encore plus loin. Ils ont ainsi découvert que les rapports douloureux étaient fortement associés à des problèmes psychologiques, comme l’anxiété à propos des relations sexuelles, l’absence de plaisir, la sècheresse vaginale et d’autres facteurs personnels, comme par exemple le fait de ne pas apprécier le sexe autant que son partenaire.

Des conclusions finalement assez déprimantes… Quelque chose cloche vraiment si des femmes des quatre coins de la Grande-Bretagne sont anxieuses ou craignent d’avoir des rapports sexuels, tout en continuant d’en avoir et en acceptant la douleur.

Et pourtant.

[Photo : Getty/Yuki Kondo]
[Photo : Getty/Yuki Kondo]

Nous devrions être en mesure de parler de ces choses avec nos partenaires (voire avec un médecin en cas de doute sur la santé), dès que nous ressentons une certaine anxiété ou que nous n’apprécions pas les relations sexuelles.

C’est un stéréotype, mais les femmes plus mûres sont supposées être davantage embarrassées à propos de leur vie et de leurs rapports sexuels. Mais le sujet semble gêner de nombreuses tranches d’âges ; en effet, une étude réalisée par Ovarian Cancer Action l’année dernière a découvert qu’un total impressionnant de deux tiers (66 %) des femmes âgées entre 18-24 ans confiaient se sentir trop gênées pour prononcer le mot « vagin » devant leur médecin.

Si les jeunes femmes sont trop embarrassées à l’idée de prononcer un simple terme d’anatomie devant un professionnel de la santé, il est préférable de ne pas imaginer à quoi ressemble la communication dans la chambre à coucher…

Dr Kirstin Mitchell, chercheuse principale du premier sondage sur la douleur, a confié à la BBC que les jeunes femmes acceptaient « peut-être les relations douloureuses car leurs vies sexuelles commencent à peine, et elles souhaitent subvenir aux besoins de leur partenaire, même si cela ne les excite pas plus que ça ».

[Photo : Getty/Jamie Grill]
[Photo : Getty/Jamie Grill]

Les jeunes femmes acceptent peut-être les souhaits de leurs partenaires, par gêne ou manque de confiance, sans que l’excitation ne monte jamais. Mais, cela prend-il vraiment fin lorsque nous fêtons nos 25 ans ?

Le groupe le moins concerné par ce problème de douleurs concerne les femmes âgées de 25 à 49 ans, peut-être car elles ont davantage confiance en elle et discutent plus facilement de leurs désirs sexuels avec leur partenaire, une fois la vingtaine passée… En tout cas, avant que la ménopause ne débarque avec ses symptômes habituels : la chute de l’excitation et la sècheresse vaginale.

Quoi qu’il en soit, les femmes devraient pouvoir discuter de chaque petit détail de leur vie sexuelle avec leurs partenaires, et surtout de ce qu’elles souhaitent retirer des rapports afin de ne plus se sentir anxieuses et stressées, et cela malgré cette peur de l’embarras. Le sexe est supposé être relaxant, non ?

[Photo : Getty/Caiaimage/Paul Bradbury]
[Photo : Getty/Caiaimage/Paul Bradbury]

De la même manière, les partenaires devraient également être attentifs aux besoins des femmes, qu’il s’agisse de prendre son temps ou de modifier un peu ses habitudes sexuelles (ça peut même être fun).

Il existe également d’innombrables lubrifiants, crèmes, produits dilatants et thérapies qui invitent les femmes à parler de leurs problèmes. N’oubliez pas non plus d’évoquer franchement vos douleurs auprès de votre médecin, en cas de doute.

Vous pourriez également en parler à une amie proche ou un membre de votre famille. Cette dernière pourrait bien se trouver dans la même situation que vous, vu le nombre de femmes touchées par ce problème.

Concernant l’anxiété, il existe des manières simples d’apprendre à se sentir bien dans sa peau, qu’il s’agisse de lire des articles ou des livres, de trouver un hobby qui vous aide à sortir de votre zone de confort, ou même de vous inscrire à un site de recherche sur le plaisir sexuel.

[Photo : Getty/digicomphoto]
[Photo : Getty/digicomphoto]

Il est temps que les femmes reprennent les choses en main, quoi que vous choisissiez.

Alice Sholl
Yahoo Style UK