L'histoire de la première greffe d'un cœur artificiel permanent

Il y a 40 ans, se déroulait la première greffe d'un cœur artificiel permanent, apportant une importante contribution à l'histoire de la médecine.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1982 à Salt Lake City aux Etats-Unis, le thorax d'un homme est incisé pour remplacer son cœur à bout de souffle par une prothèse permanente. Une première mondiale.

Une opération de 7 heures

Un seul chirurgien est autorisé à pratiquer l'opération : le Dr William DeVries, président de la section de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique de l'Université de l'Utah. Le patient sélectionné, Barney Clark, est un dentiste retraité de Seattle. Il souffre d'une dégénérescence du cœur mortelle à très court terme, mais, âgé de 61 ans, il est jugé trop vieux pour une greffe de cœur humain.

Le Dr William DeVries tient un cœur artificiel lors d\'une conférence de presse à Salt Lake City, le 27 janvier 1981.
Le Dr William DeVries tient un cœur artificiel lors d\'une conférence de presse à Salt Lake City, le 27 janvier 1981.

Le Dr William DeVries tient un cœur artificiel lors d'une conférence de presse le 27 janvier 1981. Crédits : AFP/UPI ARCHIVES / AFP

L'intervention, avancée à cause de "l'affaiblissement du rythme cardiaque" du patient, débute au milieu de la nuit. A 2h30 du matin, l'équipe annonce avoir retiré le cœur malade et à 6h00, avoir placé la prothèse. En tout et pour tout, l'opération durera 7h00. Car outre la prouesse technique de l'implantation, les médecins ont dû affronter un œdème pulmonaire, ainsi que des hémorragies internes des tissus abîmés par un traitement à la cortisone. Ils ont aussi été contraints à un remplacement inopiné du ventricule gauche du cœur artificiel qui fonctionnait mal.

Portrait de Barney Clark datant du 11 février 1983. Crédit : AFP/UPI ARCHIVES / AFP
Portrait de Barney Clark datant du 11 février 1983. Crédit : AFP/UPI ARCHIVES / AFP

Portrait de Barney Clark datant du 11 février 1983. Crédits : AFP/UPI ARCHIVES / AFP

Deux tuyaux et un encombrant compresseur

En fin de matinée, l'équipe qualifie l'opération de "succès" mais ajoute dans la foulée être "modérément optimiste" quant aux chances de survie du patient. Mais dans l'après-midi, Barney Clark ouvre les yeux, reconnaît sa femme et indique au médecin par un hochement de tête qu'il ne souffre pas. Il est rapidement rendormi pour éviter toute tension sur les points de suture.

Son nouveau cœur est un "Jarvik 7", du nom de son inventeur. Si l'opération marquera l'histoire, le cœur est encore au stade expérimental et le dispositif loin d'être idéal. La[...]

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