Libye: le ressentiment monte à Derna contre les responsables politiques
Une semaine après les inondations qui ont tué des milliers de personnes, l’espoir s’amenuise de retrouver des survivants à Derna. Certains proches de disparus ne souhaitent maintenant plus qu’une chose : retrouver leurs corps pour les enterrer. Ce alors que le ressentiment envers les autorités gagne la population.
De notre envoyée spéciale en Libye,
Cela fait sept jours que cet homme, seul rescapé de sa famille, passe des heures à regarder la mer qui a emporté sa famille. Il a été filmé par un secouriste. Ce dernier nous raconte qu’il n'a même pas osé s’approcher de lui pour lui parler.
Plus le temps passe, plus l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise, a admis ce lundi le ministre de la Santé du gouvernement de l’Est libyen, non reconnu par la communauté internationale. D’ailleurs, hier, les secouristes dépêchés sur place par les autorités espagnoles ont déclaré mettre un terme à leurs recherches. En revanche, les efforts se poursuivent pour tenter de retrouver les corps emportés par la mer. Hier, selon un secouriste volontaire travaillant dans la ville, plus de 600 corps ont été repêchés en face de Derna. Selon un secouriste de l’équipe égyptienne, des centaines de familles se sont retrouvées prises au piège dans leur voiture en tentant de fuir le danger.
D’autres rescapés de Derna, soignés à l’hôpital de Benghazi, racontent eux, leur douleur, parfois, leur colère. Les premiers secours sont apportés depuis la catastrophe grâce à une mobilisation nationale et internationale, mais plusieurs ONG locales appellent la communauté internationale à envoyer en Libye des spécialistes en psychiatrie.