Loïc Cantin pour le JDD : « L’immobilier n’est pas une rente, Monsieur le Président ! »

MAXIME GRUSS/HANS LUCAS/AFP

Élu à la tête de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) le 21 octobre 2022, Loïc Cantin, quarante ans d’activité immobilière à son actif, n’avait jamais vécu une crise sectorielle aussi violente. En exclusivité pour le JDD, il lance un cri d’alarme et interpelle le président de la République.

La rentrée confirme une baisse sévère des transactions immobilières en France. La situation est-elle encore plus grave que ce que vous aviez imaginé ?

Nous vivons un retournement historique du marché immobilier. À la fin 2023, nous devrions afficher une diminution des transactions de 15 à 17 %. C’est la plus forte baisse des ventes de logements depuis cinquante ans. Je vous le confirme, la situation est grave.

La hausse des taux d’intérêt est-elle la principale raison de cette chute des ventes de maisons et appartements ?

Sans aucun doute, elle a été foudroyante, compromettant la capacité d’emprunt des ménages. Les taux ont bondi de 1 à 4 % en dix-huit mois. Et ce n’est pas fini, on pourrait atteindre les 5 % début 2024, ce qui correspond à une baisse de pouvoir d’achat immobilier de 20 à 25 % pour l’ensemble des ménages français, déjà pris à la gorge par l’inflation.

Les prix de l’immobilier ne baissent que modérément (de 1 à 3 % au niveau national), ce qui ne compense pas l’augmentation des taux de crédit. Comment convaincre les vendeurs de diminuer le tarif de leur logement ?

La baisse des volumes précède toujours la baisse des prix. Les délais de vente s’allongen...


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