Nos lointains ancêtres essayaient-ils de transformer des pierres en sphères parfaites ?

PHOTO AFP

Et si les pierres arrondies de la taille de boules de pétanque, découvertes sur un site archéologique en Israël où vivaient des ancêtres des humains il y a 1,4 million d’années, avaient été façonnées à dessein pour qu’elles aient une forme sphérique ? C’est ce que suggère une étude parue ce 6 septembre dans Royal Society Open Science.

La réponse à la question “pourquoi ces pierres ont-elles été travaillées de la sorte ?” n’est probablement pas “pour jouer à la pétanque”. L’étude en tout cas, ne permet pas de le savoir. En revanche, elle bouscule l’idée selon laquelle ces objets seraient devenus ronds après avoir été utilisés notamment comme des marteaux, pour en frapper d’autres, comme on le pensait jusqu’à présent. Surtout, détaille The Jerusalem Post qui relaie les propos de l’équipe de scientifiques : “cette découverte remet en question les idées reçues sur les capacités des premiers homininés et leur rapport à la technique”.

Des armes de chasse ?

Des signes d’occupation ancienne du site d’Ubeidiya au nord d’Israël ont été découverts dès 1959 et les excavations se sont poursuivies durant les années qui ont suivi. Y ont été découverts des cornes appartenant à une espèce de bovidé disparue, quelques os humains mais aussi des centaines d’outils et environ 600 boules de pierre en silex, basalte et calcaire. “Il est désormais admis qu’Ubeidiya constitue le plus ancien site acheuléen [du paléolithique inférieur il y a entre 1,8 million d’années et 150 000 ans] connu en dehors de l’Afrique, explique au Jerusalem Post Leore Grosman, archéologue computationnelle à l’université hébraïque de Jérusalem, qui a piloté ces travaux. C’est donc un endroit d’une importance cruciale pour étudier l’évolution des techniques chez les premiers homininés.”

Avec ses collègues, elle a analysé en trois dimensions 150 de ces boules en calcaire présentant des degrés de rotondité variés – appelées sphéroïdes – et a conclu que leur confection avait nécessité un niveau de compétence similaire à ce qu’exige la fabrication de haches par exemple. Pour Andrew Wilson, un chercheur de l’université britannique Leeds Beckett, qui n’a pas participé à ces travaux, interrogé par New Scientist :

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