Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin : elles pourraient être détectées jusqu'à 8 ans plus tôt grâce à une prise de sang
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI) regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, qui se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Plus de 200.000 personnes seraient concernées par ces maladies en France selon l’Inserm. Elles sont le plus souvent diagnostiquées chez des jeunes adultes, âgés entre 20 et 30 ans.
Une étude danoise, publiée le 7 novembre 2023 dans la revue Cell Reports Medicine, a cherché à déterminer s’il était possible de déceler ces maladies au cours de leur phase préclinique, c'est-à-dire avant l’apparition des premiers symptômes. Pour cela, les chercheurs ont analysé les données sanguines provenant de 20.000 patients atteints de MICI, diagnostiqués entre 2008 et 2028, et de 4,6 millions de témoins.
A l’issue de l’examen des tests sanguins effectués pendant dix ans avant les potentiels diagnostics de MICI, les chercheurs ont observé des changements significatifs généralisés pour de nombreux paramètres biochimiques et hématologiques jusqu’à 8 ans avant le diagnostic de la maladie de Crohn et 3 ans avant celui de la colite ulcéreuse. Ces variations ont concerné une série de minéraux, de cellules dans le sang et de marqueurs d’inflammation. "Nos recherches montrent que les lésions intestinales observées au moment du diagnostic ne sont que la partie émergée de l'iceberg, de nombreux changements se produisent subtilement dans l'organisme (...)