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Manifestant frappé par un policier à Paris : Laurent Nunez a signalé les faits à l’IGPN

Laurent Nunez, ici le 16 janvier 2023, réagit aux critiques sur la gestion des manifestations contre la réforme des retraites.
Laurent Nunez, ici le 16 janvier 2023, réagit aux critiques sur la gestion des manifestations contre la réforme des retraites.

Le préfet de police de Paris a réagi sur BFMTV aux violences pendant les manifestations contre la réforme des retraites dans la capitale, et justifié le recours aux nasses.

MANIFESTATIONS - Un homme se fait frapper au visage par un policier et s’effondre sur le trottoir, inerte. La vidéo des faits, qui se sont produits lundi soir lors d’une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites, est devenue virale. L’IGPN a été saisie, a indiqué le préfet de police de Paris Laurent Nunez ce mardi 21 mars.

« Vous avez un individu qui dégrade un kiosque et qui est en cours d’interpellation. Plusieurs individus s’y opposent, dont l’individu qui reçoit ce coup », a décrit Laurent Nunez, invité sur BFMTV après la multiplication des accusations de violences policières. « Toutes les investigations seront menées pour savoir si ce coup était adapté ou pas », a-t-il indiqué.

« J’ai besoin de contextualiser, de savoir dans quel cadre ça s’est passé, pour savoir si ce geste était adapté ou pas », a-t-il continué. Poussé par les journalistes sur le plateau, il reconnaît enfin avoir « signalé » les faits à l’IGPN, la police des polices.

Pour l’instant, c’est le seul incident concerné par une enquête administrative « mais nous visionnons toutes les vidéos, on les recontextualise, on essaie de savoir où ça se passe ». « Pour le fait d’hier [lundi], on y voit un peu plus clair et j’attends le rapport qui va m’être produit dans la journée », a poursuivi Laurent Nunez.

Nasses « judiciaires » et nasses « en ordre public »

Également interrogé sur l’interpellation de manifestants devant un magasin Franprix, nassés et forcés de s’asseoir contre un mur, le préfet a mis les points les « i ». « On évoque toujours les nasses qui sont illégales. Je suis désolée mais quand on interpelle des gens parce qu’ils ont commis une infraction, oui on les nasse », souligne-t-il.

« On attend de pouvoir les traiter judiciairement, c’est-à-dire concrètement que des moyens de police vienne les chercher pour les mener au commissariat, où ils vont être traités et placés en garde à vue si l’OPJ [officier de police judiciaire] le confirme », explique Laurent Nunez.

Outre ces nasses « judiciaires », explique-t-il, existent également les nasses en « ordre public, celles que je peux décider parce que je considère qu’il y a des troubles tellement graves que nous avons isolé un groupe, et qu’il vaut mieux le contenir que les laisser commettre de nouvelles exactions ».

300 à 400 jeunes à Paris

Laurent Nunez insiste, « ça, le Conseil d’État ne l’a pas interdit. Ce qu’il me demande, c’est de prendre des décisions proportionnées, qui ne soient pas trop liberticides : la nasse ne doit pas durer très longtemps et nous devons au bout d’un moment laisser sortir les gens ».

Dans cette vidéo, les personnes interpellées sont assises « car c’est une façon de mettre en sécurité nos effectifs quand les forces de sécurité sont moins nombreuses que les manifestants. (...) Il n’y a pas de difficulté dans cette technique mise en œuvre », assure par ailleurs le préfet de police de Paris.

Malgré les accusations, pour lui, les interventions d’hier sont un succès. « On avait beaucoup de jeunes hier », environ 300 à 400, précise-t-il sans donner de fourchette d’âge, et « il y avait aussi beaucoup de mesures dans les interventions. On isole un certain nombre de gestes mais il y a eu beaucoup de mesure », a-t-il assuré.

Enfin, aussi critiqué sur les interpellations « abusives » - 292 placés en garde à vue le premier jeudi de mobilisation à Paris et seulement 9 personnes présentées au parquet - Laurent Nunez s’est défendu et a affirmé qu’il n’y avait « pas d’interpellations injustifiées » dans la capitale.

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