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Manuel Valls va payer très cher sa campagne à Barcelone

Manuel Valls, le 12 mai 2022 à Madrid.
OSCAR DEL POZO / AFP Manuel Valls, le 12 mai 2022 à Madrid.

POLITIQUE - La valse de déboires n’en finit pas pour l’ancien Premier ministre français. Manuel Valls va devoir payer 277 000 euros pour des irrégularités dans le financement et les dépenses de sa campagne municipale à Barcelone en 2019, rapporte le média catalan Nació Digital samedi 26 novembre.

Après avoir échoué la primaire socialiste en 2017 puis s’être fait élire député de l’Essonne avec la bienveillance d’Emmanuel Macron, Manuel Valls a tenté de rebondir en Espagne, briguant la mairie catalane. Mal lui en a pris puisqu’il n’a fini que 4e, avec seulement 13,2 % des voix. Obligé de se contenter d’un poste de conseiller dans l’opposition, il a plié bagage deux ans plus tard.

Fin de l’épisode barcelonais ? Non, malheureusement pour lui. En 2021, le Tribunal des Comptes espagnol (l’institution de contrôle des finances publiques, équivalent à la Cour des comptes française) s’est penché sur les dépenses du candidat et y a constaté deux irrégularités. Tout d’abord un dépassement du plafond de campagne de 71 %, soit 126 819 euros de trop. Surtout, la juridiction espagnole s’inquiète de la provenance des fonds.

Les responsables du dossier soupçonnent qu’ils proviennent en partie d’investisseurs privés, par le biais d’une association Barcelona Capital Europea. Problème : le financement d’une campagne électorale par un tiers, comme c’est le cas ici, est strictement défendu par la législation espagnole.

Infraction « très grave »

Selon Nació Digital, le Tribunal des Comptes juge l’infraction « très grave ». Samedi, la sanction est donc tombée : l’ancien socialiste va devoir payer 251 698 euros pour financement illégal de campagne, auxquels s’ajoutent 25 000 euros de pénalités pour dépassement du plafond sur ses frais publicitaires. Soit 276 698 euros à débourser.

Manuel Valls n’est pas le seul à être sanctionné par l’organisme de contrôle des finances espagnoles. Selon la presse catalane, d’autres partis ont écopé de sanctions de l’ordre de 50 000 euros et « la grande majorité » d’entre eux ont déposé des recours contre la sanction. Mais pas Manuel Valls. L’ancien chef de gouvernement tenterait-il de faire profil bas ?

Après son départ de Barcelone, l’ancien socialiste a retenté sa chance aux dernières législatives. Investi par LREM, il a vu ses espoirs douchés : avec 15 % des voix, il est arrivé troisième du premier tour, loin derrière le dissident LREM. Une défaite cinglante, qui a ravi une bonne partie de la gauche française. Depuis, Manuel Valls a disparu des radars (et des réseaux sociaux)... On ne dira pas « à jamais », car il ne faut pas en politique, surtout avec lui.

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