Maquillage green : les marques s'engagent

Avec plus d'ingrédients naturels et une foule de marques bio, le maquillage s'engage enfin dans une révolution green. À différents niveaux et avec des résultats bluffants. On fait le point. « J'observe un véritable bond en avant dans l'efficacité et la qualité des produits que j'utilise sur les célébrités et sur les mannequins, note Carole Colombani, l'une des rares maquilleuses professionnelles à s'intéresser aux gammes bio. On sent une vraie demande des consommatrices qui pousse les marques à utiliser des technologies de plus en plus sophistiquées. » Résultat : une foule de lignes qui donnent très envie. Des gammes complètes sont désormais disponibles, comme celle du géant américain Ilia avec sa centaine de références, dont une petite partie est disponible en ligne chez Sephora ou dans le nouvel e-shop Botimyst, qui propose une jolie sélection. Tour d'horizon des nouveautés.Des mascaras et fards presque parfaits« Si vous souhaitez passer au maquillage bio, je vous conseille de commencer par le mascara. Aujourd'hui, les pigments noirs sont très intenses et les résultats sont comparables au modèle traditionnel, tant en termes de tenue que de volume », s'enthousiasme Carole Colombani. Quant aux fards à paupières poudres ou crémeux, crayons ou liner, ils ont des gammes de teintes de plus en plus variées, bien qu'il n'y ait pas encore beaucoup de nuances très vives.Des fonds de teint plus fins« Même si les textures sont enfin plus transparentes, certains fonds de teint ont toujours tendance à bouger ou à briller au cours de la journée », regrette Carole Colombani. Quand ils ne provoquent pas de petits comédons… En cause : ces formules remplacent souvent des composants synthétiques par des huiles végétales trop riches pour les peaux réactives ou grasses. « Effectivement, on a encore beaucoup à apprendre, confirme Aïmara Coupet, fondatrice de Be + Radiance. Les fonds de teint classiques sont souvent constitués de mélanges de silicones et d'huiles minérales, parfois avec de l'eau. Pour les remplacer, nous avons utilisé de l'eau de concombre. Et nous avons accès à des ingrédients de plus en plus sophistiqués : les alkanes. Ces dérivés d'huiles végétales, souvent de coco, permettent de retrouver la souplesse et le glissant des silicones, sans apporter de lourdeur aux formules. » On trouve ces alkanes dans les gammes les plus récentes. « Il ne faut pas hésiter à changer de produit, les nouvelles lignes conviennent en effet à plus de types de peaux », conseille Carole Colombani. Autre option, adoptez un nouveau geste beauté : « Passez aux poudres ! Les fonds de teint en poudre sont couvrants et remplacent aisément la version liquide, sans être asséchants », poursuit la make-up artist.Des paillettes biodégradablesLes confettis glitter traditionnels sont formés de microparticules de plastique si fines qu'elles finissent dans l'océan. La version alternative en biocellulose (des cellules de végétaux) existe en à peine plus cher ! Deux options : « Les paillettes très hautement biodégradables (à 92 %), qui sont enrobées de plastiques pour un fini comparable à la version classique. Et les paillettes très hautement biodégradables, (à 92 %, qui sont enduites de shellac, une substance brillante sécrétée par un insecte » explique, Chloé Pernet, cofondatrice de la marque Si Si La Paillette. (Rassurez-vous, on ne fait pas de mal à l'insecte !) Ces paillettes-là sont plus transparentes, pour un effet « sirène ». Pour les fixer, utilisez du beurre de karité ou du gel d'aloe vera.Du rouge sur tous les tons« Tout est une question de qualité d'ingrédients, explique Sarah Biggers, fondatrice de Clove + Hallow. Même si nous utilisons des matières premières classiques, comme les huiles, cires et beurres, toutes les huiles d'argan ne se valent pas, par exemple. Nous avons également intégré à notre rouge de l'isododecane, une molécule synthétique bien connue et sûre ainsi qu'un peu d'argile. Cette combinaison garantit une bonne tenue, tout en réduisant la proportion d'autres composants de synthèse. »Du vernis quasi-végétalLes vernis aux formules « naturelles » sont disponibles depuis plus de cinq ans, avec des labels comme Kure Bazaar ou Manucurist Green. Mais attention, aucun n'a la certification bio. « On arrive à remplacer les solvants pétrochimiques par des équivalents d'origine végétale. Cela constitue entre 75 et 85 % des formules, explique Lilian Monnier, directeur général de Nailmatic. Le reste du vernis est formé de l'agent filmogène synthétique qui permet aux solvants de s'évaporer à la pose et garantit la brillance. Nous n'utilisons pas de pigments naturels, car leur teinte peut varier d'un lot à un autre, tout comme leur pureté. Et ils vieillissent moins bien sur l'ongle. »Voir aussi : Vrai / faux : tout savoir sur la beauté green