Marina Viotti : « Les chanteurs lyriques sont des athlètes »

La mezzo-soprano franco-suisse, Victoire de la musique classique dans la catégorie « artiste lyrique de l'année » en 2023, est la plus emblématique des cigales cet été. Depuis la parution de son album « Mezzo Mozart », Marina Viotti enchaîne les récitals dans toute la France. Son parcours atypique, qui l'a menée du metal au lyrique, son énergie XXL et son talent démesuré font de la chanteuse une artiste incontournable sur les scènes du monde entier. Une étoile à la voix d'or est vraiment née.

Diriez-vous que vous êtes tombée dans la marmite musicale ?

Oui, j'ai été biberonnée à l'opéra. Ma mère était violoniste et mon père chef d'orchestre. Ils étaient jeunes à ma naissance et n'avaient pas d'argent pour payer une baby-sitter, alors ils me mettaient dans un couffn, dans la fosse d'orchestre, lors de leurs concerts. Quand la carrière de mon père a explosé, il avait quatre enfants, et le deal a été que, lorsqu'il partait plus de deux semaines, on s'envolait avec lui pour l'Australie, les Etats-Unis… La scène, c'est vraiment la maison, pour moi. J'ai fait mes débuts à 8 ans dans la Bohème, à la Fenice, à Venise. J'étais aux anges. Tout était un peu tracé pour que je devienne chanteuse, mais ce fut moins linéaire que prévu.

En raison de la disparition soudaine de votre père ?

J'avais 19 ans quand il est mort. Ça a marqué une rupture avec la musique classique. Je suis alors entrée en prépa littéraire, parce que je savais qu'il me fallait des études difficiles pour m'obliger à me battre et à ne pas sombrer. Je marche aux challenges et aux objectifs. Je n'avais pas de bons résultats scolaires, mais on me laissait passer, car on savait que je pouvais y arriver. C'est tellement important, ces personnes qui ont cru en moi, cela m'a donné des ailes et j'ai été admissible à l'ENS [Ecole normale supérieure].

Parallèlement, vous étiez chanteuse dans un groupe de métal !

Oui, et cette musique m'a beaucoup...

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