Maroc: Amizmiz, un poumon économique à l'arrêt après le séisme
Six jours après le séisme, si l’aide nationale et internationale apportée aux sinistrés est très importante, l’activité est à l’arrêt, le secteur du tourisme totalement perturbé et les poumons économiques de cette région asphyxiés, notamment la grande ville d’Amizmiz, point de passage obligé pour accéder aux montagnes.
Avec notre envoyé spécial à Amizmiz, Guillaume Thibault
Longue queue de deux roues devant l’unique station-service, alignement de boutiques fermées. Dans cette ville qui semble éteinte, Ahmed Alif, 48 ans, est l’un des seuls à ouvrir son épicerie alors qu’elle menace de tomber. « Je suis obligé de me réveiller à 6h du matin et à fermer à 4h50. Je fais de mon mieux pour aider les gens. »
Devant ce commerce, les clients ne s’attardent pas. Peur de rentrer dans les commerces ou impossibilité de les ouvrir, explique Hassan Hachim venu de France prêter main forte à sa famille.
« Déjà, les portes s'ouvrent pas car comme la terre a bougé, les portes sont écrasées. Il n'y a pas de sécurité, il n'y a rien. » Un tracteur amène une citerne d'eau. Pour pallier les coupures ? « Non, répond Hassan Hachim, c'est parce que les gens ont peur d'aller dans leurs maisons. »
Derrière son comptoir, Ahmed n’arrête pas et espère que le séisme sera le déclencheur du développement promis depuis des années par les autorités. « On a toujours attendu le changement, mais il n'y a pas de changement. Aujourd'hui, après le séisme, on espère que ça va changer. »