Michel Gondry dans tous ses états
Huit ans c’est long, surtout sur l’échelle de Gondry. Presque une décennie, depuis Microbe et Gasoil en 2015, que le réalisateur de La Science des rêves (2006), pourtant particulièrement prolifique jusqu’alors, n’avait pondu un film. Entre-temps, des pubs, des épisodes de la série Kidding marquant ses retrouvailles avec Jim Carrey déjà dirigé dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), et des clips tournés pour Julien Clerc, M, The Chemical Brothers ou le 30e anniversaire de La Chanson de Prévert de Gainsbourg.
Pas de quoi combler l’attente des inconditionnels de cet as de la bricole, Géo Trouvetou proposant un cinéma poético-surréaliste d’une noblesse artisanale. Son Livre des solutions est très personnel, si tant est qu’un long-métrage signé d’un réalisateur à l’univers aussi singulier puisse être l’inverse – oublions le décevant Green Hornet en 2011 où il était réduit au rang de faiseur. Michel Gondry s’appuie sur son expérience lors de la postproduction de L’Écume des jours (2013), pour raconter le cheminement chaotique d’un cinéaste bipolaire parti se réfugier chez sa tante dans les Cévennes afin de terminer sa nouvelle œuvre loin des financiers parisiens insatisfaits.
Créatif et récréatif
Là encore, le désormais sexagénaire dit avoir rencontré des difficultés, en l’occurence pendant le tournage, à cause d’un trop-plein d’idées. C’est aussi le cas de son alter ego fictif dans le film quand il décide de jeter ses médicaments. Le voilà assujetti à son imaginai...