La moitié des chercheuses a déjà été harcelée sexuellement par ses professeurs

Yan Krukau

C’est un milieu qui n’a toujours pas connu son #MeToo. Dans le monde de la recherche, près d’une femme sur deux dit avoir été victime de harcèlement sexuel et sexiste. Une proportion qui s’explique par le silence assourdissant qui fait loi autour de ces sujets.

Ils s’accrochent, encore. Aux postes de décision, aux chaires de recherche, à la domination que leur confère leur statut. Les hommes sont encore largement majoritaires dans le milieu scientifique. Ils dirigent les recherches, conseillent les étudiant·es et autres doctorant·es sur leur sujet de thèse et les travaux qu’iels mènent. Certains en profitent pour exercer des violences sexistes à l’encontre de leurs étudiantes. Si l’on en croit une étude de la fondation L’Oréal, à paraître le 16 mars et dont Franceinfo a consulté les résultats en avance, 49 % des femmes scientifiques disent avoir été victimes d’au moins une forme de harcèlement sexuel dans le cadre de leur travail. La moitié date cette occurrence au cours des cinq dernières années. Une preuve, s’il en fallait, que le mouvement #MeToo, né en 2017, n’a pas encore eu les effets escomptés dans le milieu de la recherche.

Qu’il ait lieu en ligne, via des mails par exemple, ou en face à face, le harcèlement sexuel et/ou moral ponctue la carrière des chercheuses. Dans une lettre ouverte publiée le 4 mars dernier, plus de 260 scientifiques français ont appelé à la fin du silence de la communauté scientifique sur cette question. “Burn-out, sortie en pleurs d’une réunion, harcèlement moral entre collègues, allant des blagues sexistes jusqu'à l'abus de pouvoir, et même aux menaces physiques… Les faits sont nombreux et connus de toutes et tous”, écrivent-iels. Selon elles et eux, la compétition inhérente au milieu et le nombre de postes (...)

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