Mort de Mahsa Amini : "Cette foule muette a pris vie et s’est mise à hurler"
Professeur au lycée de Saqqez, la ville kurde dont Mahsa Amini était originaire en Iran, Diako Alavi a assisté à la naissance des premières protestations après la mort de la jeune Iranienne, dont il connaissait la famille. Il accompagnait ses étudiants dans les manifestations avant d’être lui-même arrêté par les autorités iraniennes.
"J’étais professeur d’anglais au lycée à Saqqez [dans la région du Kurdistan iranien], c’est là que vivait Mahsa Amini. Là-bas, on l’appelle Jina [son prénom kurde]. Je connais bien sa famille. Saqqez, c’est une petite ville de 50 000 habitants et son père est retraité de la 'CAF' locale, il est respecté de tous. Quand j’ai appris que sa fille était dans le coma après avoir reçu des coups à la tête par la police des mœurs, je me suis immédiatement inquiété. La nouvelle a commencé à circuler en ville et l’émotion s’est répandue. Ses parents nous ont demandé de prier pour elle.
J’ai appris que Jina nous avait quittés le vendredi 16 septembre. On attendait tous le retour de son corps pour les funérailles dès le lendemain. Plusieurs groupes semblaient s’être dispersés aux quatre coins de Saqqez pour veiller à ce que son corps soit bien rendu à la famille.
À ma sortie de prison, j’étais en 'liberté provisoire'. Le jour-même, j’ai décidé de partir sans dire au revoir. J’ai passé trois mois en Turquie avant de rejoindre la France.
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