Mort de Sihem : ce que les aveux du suspect vont changer pour l'enquête

Le corps de Sihem Belouahmia a été retrouvé dans la nuit du 1er au 2 février 2023 sur la commune des Salles-du-Gardon (Gard). - DR
Le corps de Sihem Belouahmia a été retrouvé dans la nuit du 1er au 2 février 2023 sur la commune des Salles-du-Gardon (Gard). - DR

Un homme de 39 ans avec qui Sihem entretenait une "relation amoureuse" a avoué l'avoir tuée après une "dispute". Il est actuellement mis en examen pour "séquestration", mais la découverte du corps de la victime devrait entraîner prochainement la requalification de l'enquête en "meurtre".

Après une semaine d'interrogations et questionnements, la douloureuse attente de la famille de Sihem se clôt par une issue tragique. Le corps de la jeune femme de 18 ans, disparue depuis le 25 janvier, a été retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi dans une forêt du Gard, après les aveux du principal suspect.

En garde à vue, cet homme de 39 ans a admis avoir tué Sihem "dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse", a indiqué la procureure de la République de Nîmes ce jeudi lors d'une conférence de presse. Immédiatement après cette confession, le parquet a ouvert une information judiciaire. L'homme, qui serait l'ex-compagnon d'une cousine de la victime, a été mis en examen et placé en détention provisoire.

Une autopsie pour déterminer les causes du décès

Sur ses indications, les enquêteurs et le juge d'instruction se sont rendus, le soir-même, dans un bois de la commune des Salles-du-Gardon, près d'Alès dans le Gard, et ont retrouvé la dépouille de Sihem "en bordure d'un chemin" sur un lieu isolé. Cette découverte tragique met donc fin au mystère autour de sa disparition, mais des éléments restent encore à éclaircir.

L'autopsie devra déterminer les causes du décès tandis que les enquêteurs tenteront de comprendre les circonstances exactes dans lesquelles le drame s'est noué : la jeune femme a-t-elle rejoint le suspect de son plein gré ? A-t-elle été tuée immédiatement après sa disparition ou a-t-elle d'abord été retenue de force quelque part ? Quelle est la cause de leur dispute ?

"Les investigations qui permettront de confirmer scientifiquement l'identité de la victime ainsi que les circonstances de son décès et de les confronter aux déclarations du mis en examen se poursuivent sous la direction du magistrat instructeur", a souligné la procureure de la République.

Requalification de l'enquête

À ce stade, l'homme de 39 ans a été mis en examen pour "arrestation, détention, séquestration sans libération volontaire avant le septième jour" mais une "requalification des faits sera possiblement envisagée", a précisé Cécile Gensac. "Le choix de cette qualification a été fait avant le transport du magistrat instructeur qui a permis la découverte du corps à l'endroit indiqué", a-t-elle indiqué. "Cela devrait conduire, dans les prochains jours, à une requalification du chef de meurtre."

Jean-Marc Darrigade, l'avocat du mis en examen, a déclaré à l'AFP que l'homme avait "décidé d'affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem et de faire cesser un suspense insoutenable pour ses proches (...) Il sait que sa faute n'est pas pardonnable, mais son silence n'aurait fait que l'aggraver."

Le trentenaire devait être jugé devant les assises du Gard ce mercredi dans une autre affaire, celle d'un vol à main armée. Au vu des nouvelles charges qui pèsent contre lui, cette audience a été renvoyée à une date ultérieure.

VIDÉO - Sihem : ce qu'a dit le principal suspect aux enquêteurs (info BFMTV)

Article original publié sur BFMTV.com