La mort de Sihem Belouahmia « aurait pu être évitée », selon des proches

This undated handout picture obtained on February 2, 2023 from the Facebook account of French Gendarmerie du Gard shows Sihem, 18, who disappeared on January 25, 2023, posing for a selfie picture at an undisclosed location. - A week after the disappearance of Sihem in the Gard region, a body was found on February 2, 2023 morning in a wood thanks to the indications of the main suspect, a relative of the young girl, who confessed to her murder in police custody. (Photo by GENDARMERIE NATIONALE / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT

FAITS-DIVERS - Des membres de la famille de Sihem ont pris la parole pour la première fois ce vendredi 3 février, quelques heures après la découverte du corps sans vie de la lycéenne de 18 ans qui était portée disparue depuis le 25 janvier. En conférence de presse, à La Grande Combe (Gard) ses proches se sont dits hantés par une question : pourquoi Mahfoud H., l’homme de 39 ans qui a avoué le meurtre de la jeune femme face aux enquêteurs était-il en liberté au moment des faits, alors même qu’il était assigné à comparaître devant une cour d’assises ?

« Ce qui nous touche c’est qu’il était en liberté. Qu’il comparaissait libre après tout ce qu’il a fait », a indiqué Azzedine, le cousin germain de la victime. « C’est un étonnement de savoir qu’un monsieur comme ça pouvait voyager dans toute l’Europe après tout ce qu’il a fait… Un monsieur qui a agressé des gens qu’on aimait énormément », dont « des voisins » très « gravement », suffisamment pour être jugé « aux assises », a-t-il poursuivi.

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En effet, le tueur présumé, multirécidiviste déjà connu de la justice pour des faits liés à des vols aggravés, devait comparaître le 2 février pour enlèvement et séquestration en vue de faciliter un vol commis en décembre 2010. Condamné en 2015 à 12 ans de réclusion criminelle, après trois ans passés en détention provisoire, il avait été finalement libéré en février 2021, après un aménagement de peine.

Le cousin de Sihem juge que si la justice avait eu « plus de moyens », il « aurait pu être jugé plus tôt » et la mort de la jeune femme aurait ainsi pu être « évitée ». « Il y a des gens qui sont capables de tout, et qui pourtant se promènent librement », a regretté Azzedine, accablé de douleur.

Une relation amoureuse niée par la famille

Le cadavre de la jeune Sihem a été retrouvé vers 1 heure du matin jeudi 2 février, au bord d’un chemin isolé des Salles-du-Gardon, village limitrophe de La Grand Combe, où elle vivait. Les enquêteurs ont été menés sur les lieux par le suspect lui-même, Mahfoud H., qui était également l’ex-compagnon de sa cousine.

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L’homme a assuré « avoir tué la jeune fille dans le cadre d’une dispute liée à leur relation amoureuse », a expliqué la procureur de Nîmes, précisant que le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire. Ce lien, la famille de Sihem le nie fortement : « Elle n’avait pas la moindre relation avec ce monsieur », a insisté Azzedine, rappelant les « 20 ans d’âge d’écart » entre les deux individus.

« Cette relation amoureuse, personne n’en avait connaissance », avait dit la veille l’avocat de la famille de Sihem, Me Mourad Battikh : cette hypothèse « n’est que la version » du suspect et il est « tout à fait probable qu’elle n’ait jamais existé », a-t-il insisté. « Sihem voyait ce monsieur comme une nièce voyait son oncle », a précisé Me Battikh, expliquant que la jeune fille gardait régulièrement les enfants de sa cousine, ex-compagne du suspect. Celle-ci, placée en garde à vue en même temps que lui, a quant à elle été relâchée.

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