Motion de censure : Élisabeth Borne échappe à la sanction de l’Assemblée nationale

POLITIQUE - Soulagement pour l’exécutif. Ce lundi 20 mars, la motion de censure transpartisane portée par le groupe LIOT n’a pas obtenu les 287 voix nécessaires pour faire chuter le gouvernement. Seulement 278 députés ont voté pour.

Résultat : Élisabeth Borne n’est pas contrainte de « remettre au Président de la République la démission du Gouvernement », comme l’indique l’article 50 Constitution. Et ce, malgré son recours au 49.3 pour faire passer son impopulaire réforme des retraites, ce qui a jeté de l’huile sur le feu de la contestation de la rue. Autre effet immédiat, l’adoption du texte instaurant le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans (avec le rejet de l’autre motion de censure, celle du Rassemblement national), qui doit maintenant passer par l’examen du Conseil constitutionnel avant d’être promulgué.

« Il n’aura donc manqué que neuf voix à cette motion de censure pour faire tomber ce gouvernement et sa réforme », a souligné la présidente du groupe insoumis Mathilde Panot, dans un point presse conjoint avec ses partenaires de la Nupes. « Neuf petites voix, rien n’est fini dans ce pays et nous continuerons jusqu’au bout », a-t-elle insisté.

L’issue de ce vote n’est pas vraiment une surprise, puisqu’il fallait qu’une trentaine de députés LR se joignent à l’initiative. Ce qui, dès le départ, semblait loin d’être acquis. Au final, ils étaient 19 élus du parti de droite à voter la censure, ce qui témoigne d’une certaine division dans les troupes d’Éric Ciotti. Voici le détail du scrutin :

Nouvelle journée de mobilisation le 23 mars

Ce n’est pas la première fois que la cheffe du gouvernement échappe à une motion de censure. Nommée à Matignon en mai 2022, Élisabeth Borne a fait face à un premier scrutin dès juillet pour avoir refusé de demander la confiance aux députés, au lendemain d’élections législatives peu favorables au camp présidentiel. La motion de censure déposée par la NUPES n’avait obtenu que 145 voix pour, comme le montre notre infographie ci-dessous. Cette motion était la quinzième à laquelle elle échappe.

À noter que l’autre motion examinée ce jour, celle déposée par le Rassemblement national, n’avait aucune chance d’aboutir. Car les autres groupes politiques au Palais Bourbon ne souhaitent pas s’associer à une initiative venant de l’extrême droite, d’où le succès de la motion transpartisane portée par le député de la Marne, Charles de Courson.

Reste maintenant à savoir quel sera l’impact de ce vote sur la mobilisation contre la réforme des retraites. Les syndicats n’ont pas attendu le résultat du scrutin pour appeler à une nouvelle journée de mobilisation, prévue ce jeudi 23 mars. Et ce, en rappelant que le gouvernement de Dominique de Villepin avait fini par reculer sur le CPE face à la rue, après avoir eu recours au 49.3 en 2006.

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