Néo-expressionnisme : Avec Yseult, la mode arrondit les angles

Sa beauté dynamite les codes et inspire les créateurs. Chez Thierry Mugler, Casey Cadwallader lui a rendu hommage en réinventant une pièce iconique à l’occasion des Victoires de la musique. Une ligne sculptée pour la révélation féminine de l’année.

« Je veux que la société m’aille comme cette combinaison ! » clame joyeusement Yseult, en caressant sans fin le tissu qui l’habille et la dévoile. Casey Cadwallader et les couturières de la maison Mugler ont fait de la belle ouvrage : le vêtement épouse à merveille les formes de la chanteuse. « Ça fait du bien de se sentir écoutée et de voir Casey mettre son expertise au service d’une femme qui a un corps comme le mien, obèse. »

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Chez Yseult, tout déborde : la chair, la chevelure, la colère aussi. Colère d’appartenir à ce peuple d’invisibles, les trop gros, les trop noirs, les trop ceci, pas assez cela, exclus d’une culture dont les normes se font passer pour la normalité. « La musique, la mode doivent refléter notre société », martèle la chanteuse. Mais pour oser l’affirmer, il a fallu faire du chemin ! « J’étais frustrée et complexée, car je n’avais aucun modèle qui me permettait de m’identifier. Je parlais de mon corps avec dégoût et amertume. » Dans les magasins, elle ne trouve même pas de quoi se vêtir et doit s’en remettre à une marque anglaise qui propose de très grandes tailles. Elle finira par se faire confectionner des fringues sur mesure par un jeune créateur. « Quand on a ma corpulence et qu’on est bien habillée, on se sent moins exclue de la société. »

Dernier essayage du body suit créé pour sa performance aux Victoires.
Dernier essayage du body suit créé pour sa performance aux Victoires.

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