« Les peuples autochtones représentent 5% de la population, mais nous protégeons 80% de la biodiversité »
Icône de la défense des peuples autochtones et de la lutte contre le dérèglement climatique, Hindou Oumarou Ibrahim lance un appel à l’action aux peuples occidentaux, dans le cadre du festival ELLE Green. Rencontre avec une activiste hors du commun.
« Nous n’avons pas causé le réchauffement climatique, mais nous en sommes les premières victimes. » Tenue traditionnelle colorée et regard déterminé, Hindou Oumarou Ibrahim parle avec une douceur qui tranche avec l’urgence de la situation dans son pays : « Le changement climatique, nous le ressentons déjà dans mon pays au Tchad: nous sommes à +1.5°C, avec les conditions extrêmes que cela engendre: inondations et sécheresses se suivent chaque année. »
Hindou a 37 ans, elle est issue de la communauté peule, un des nombreux peuples autochtones nomades d’Afrique de l’Ouest. Contrairement à la majorité des filles de son pays, elle a eu la chance de poursuivre des études de géographie, grâce à sa mère, qui s’est battue pour la scolariser plutôt que de la marier sitôt pubère. Cette formation lui a permis de se sensibiliser très tôt sur la question du dérèglement climatique, devenu le fer de lance de sa lutte dès l’âge de 15 ans.
La sécheresse, elle la constate au quotidien, sur le terrain. Entre 1960 et 1985, la superficie du lac Tchad s’est réduite de plus de 90 % selon l’Unesco. Une catastrophe environnementale pour les 40 millions de personnes qui dépendent de cette source d’eau douce pour vivre. Sur le site internet de l’Afpat, on découvre que les premières victimes sont les femmes, traditionnellement responsables d’aller chercher l’eau et le bois: obligées de consacrer leurs journées à aller chercher de...
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