Il ne faut pas visiter ces sites français, assure un guide touristique, voici pourquoi…

Les réservations pour l’accès à deux calanques de Marseille à partir du 26 juin 2022 ont été ouvertes le 23 juin 2022 sur le site internet du Parc national des calanques, qui limite le nombre de visiteurs de ces espaces naturels méditerranéens fragiles à 400 par jour cet été, une première en France. (

TOURISME - Reconsidérer les destinations de vacances à l’heure du changement climatique, c’est l’objectif affiché de la « No List ». Un répertoire publié chaque année par le site spécialisé « Fodor’s Travel », qui recense les lieux touristiques à éviter pour protéger l’environnement. Et en 2023, dans le top 10 des endroits à préserver des touristes, figurent deux sites français : les falaises d’Étretat en Normandie et les calanques dans les Bouches-du-Rhône.

Dans ce classement, le site distingue trois catégories principales de sites à préserver : les attractions naturelles qui ont besoin d’une pause pour se régénérer ; les hauts lieux culturels qui souffrent de la surpopulation et de l’épuisement des ressources ; et les endroits du monde touchés par les crises de l’eau.

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L’érosion accrue par le tourisme de masse

Les falaises et les calanques de France entrent dans la catégorie des lieux qui ont besoin d’être protégés du tourisme de masse. « La France est actuellement confrontée à une érosion spectaculaire de son littoral, qui est davantage liée à l’afflux de touristes qu’au climat », précise « Fodor’s Travel », alors que chaque année les falaises d’Étretat sont envahies par plus d’un million de touristes.

Conséquence : le littoral normand recule de 20 centimètres par an. Un phénomène illustré ce vendredi 3 février par la destruction de l’immeuble Signal, à Soulac-sur-Mer, en Gironde, du fait de la menace que présente l’érosion pour le bâtiment.

Le parc national des Calanques de Marseille est également en danger, déplore le guide. Et ce, malgré l’introduction en juillet 2022 d’un système de réservation pour visiter ses plages, avec un plafond quotidien de 400 visiteurs.

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D’ailleurs, sur place, les résultats sont sans appel. Depuis la mise en place de ces quotas et de la réservation obligatoire avant la visite du site, les calanques retrouvent leur biodiversité. « C’est incroyable, on a un couple de cormorans, qui est là parce que la Calanque est apaisée. Il y a moins de bruit, il y a moins de monde », s’enthousiasmait en août dernier Alain Vincent, délégué à l’action territoriale du parc national des Calanques, sur TF1.

Des autochtones privés d’eau

Mais la France n’est pas la seule concernée par le tourisme de masse. Pour protéger la planète, d’autres destinations sont à proscrire en 2023. Le top 10 de la « No List » intègre par exemple Venise, où les grands bateaux de croisière ont été interdits dans le centre historique afin de préserver le fragile écosystème de la lagune. Ou encore Amsterdam, qui subit un afflux touristique si conséquent que cela provoque des conflits avec les résidents.

Mais sont aussi évoquées des destinations plus lointaines, comme Hawaï, où les autochtones doivent limiter l’utilisation de l’eau pour répondre aux besoins du tourisme. Le site conseille aussi d’éviter l’ouest des États-Unis, et en particulier l’Arizona et le Nevada qui font déjà face à des coupures d’eau depuis janvier 2023, car les cours d’eau locaux sont à sec.

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« Bannir les touristes n’est peut-être pas la solution », nuance toutefois Randy Durband, directeur général du Conseil mondial du tourisme durable (CMTD) interrogé par « Fodor’s Travel ». L’homme explique ainsi qu’il n’est jamais question de suggérer à quiconque d’éviter un endroit. Mais simplement que face au changement climatique et au déclin de la biodiversité, les voyageurs doivent être dorénavant conscients des destinations sensibles.

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