Nick Cave : le rock, le deuil, le christ

Les livres d’entretiens avec des musiciens sont rares. D’abord parce qu’ils ne se vendent pas, ensuite parce qu’ils n’ont souvent aucun intérêt. Une exception confirme la règle : Foi, espérance et carnage, dans lequel le journaliste irlandais Sean O’Hagan, vieil ami de Nick Cave, condense des interviews d’une rare intensité. Au moment de la conception de ce livre, Nick Cave et sa femme survivaient péniblement à la disparition de l’un de leurs fils. L’auteur-compositeur génial, dont le mode de vie quelques années auparavant n’est pas franchement un exemple pour les jeunesses, s’y livre de manière inédite. Le résultat est un chef-d’œuvre. Un livre formidable sur un musicien, car O’Hagan est un grand journaliste qui connaît l’œuvre de son sujet sur le bout des doigts, mais aussi, un manuel de survie capable d’intéresser tous ceux qui ont connu une expérience traumatisante. Un an après sa sortie triomphalement accueillie en Grande-Bretagne, le livre arrive en France. Ceux qui le liront ne sont pas prêts de l’oublier.

Nick Cave, c’est un parcours extraordinaire. Celui d’un Australien né en 1957 qui, dès la fin des années 1970, s’est retrouvé fasciné par la scène punk venue d’Angleterre, même s’il avait déjà admiré quelques classiques américains parmi lesquels les Stooges et le Velvet Underground. Il y eut, après le bref épisode des Boys Next Door, l’épisode Birthday Party, groupe réputé pour ses concerts hautement chaotiques, qui pratiquait une musique agressive sans la moindr...


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