Noémie Merlant, victime d'une agression sexuelle à 17 ans : "On m'a crue, mais on s'en foutait"

À l'affiche du remake du film culte "Emmanuelle", Noémie Merlant a accepté d'évoquer un sujet difficile le 22 septembre 2024, sur le plateau de "20h30 le dimanche". L'actrice a révélé avoir été victime d'une agression sexuelle dans sa jeunesse, alors qu'elle était mannequin.

Noémie Merlant, victime d'une agression sexuelle à 17 ans :
Noémie Merlant, victime d'une agression sexuelle à 17 ans : "On m'a crue, mais on s'en foutait". (Photo By Raul Terrel/Europa Press via Getty Images)

Les années passent, mais les témoignages sont toujours aussi difficiles à entendre. De plus en plus de personnalités évoquent les violences sexistes et sexuelles dont elles ont été victimes, souvent dans leur jeunesse, à une époque où le silence était la règle d'or, pour ne pas faire de vagues.

Grâce au mouvement #MeToo, les langues se délient. Et alors qu'elle est à l'affiche du film sensuel "Emmanuelle", réalisé par Audrey Diwan, Noémie Merlant a décidé à son tour de se replonger dans de terribles souvenirs.

De passage sur le plateau de "20h30 le dimanche", la comédienne a eu droit à la désormais classique question sur l'impact du mouvement #MeToo et de la libération de la parole des femmes. Après avoir salué le courage d'Adèle Haenel, qui accuse le réalisateur Christophe Ruggia d'avoir abusé d'elle, Noémie Merlant est revenue sur sa récente interview accordée à Clique, dans laquelle elle évoquait une agression sexuelle par un photographe, à l'âge de 17 ans. "Quand je me suis fait agresser, on m’a cru, mais on m’a dit que ce n’était pas un problème", avait-elle déclaré.

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Face à Laurent Delahousse, elle persiste et signe : "C'est marrant parce que souvent on dit ‘Il faut qu'on nous croie.’ Il y a de ça, mais à l'époque on m'a crue, c'est juste qu'on s'en foutait. Ce n’était pas important, il y a plus grave, ce n’est pas une priorité que de faire attention aux femmes." Et de conclure, avec tristesse : "On m'a dit : ‘T'avais qu'à dire non, t'avais qu'à partir.’ Mais ils oublient que quand on a 17 ans et qu'on se retrouve seule avec un homme, ce n’est pas simple."

Avec cette constatation, Noémie Merlant met le doigt sur un point important de l'omerta qui a longtemps été imposée aux victimes de violences sexuelles. Si elles sont aujourd'hui davantage prises aux sérieux par certaines personnes, à une époque, elles étaient considérées comme quelque chose de tout à fait normal. Presque comme un rite de passage, une étape obligatoire dans la carrière d'une femme dans le milieu du showbusiness.

Le témoignage de l'ancienne mannequin prouve également que, déjà à l'époque, la faute était toujours placée sur les victimes, qui "auraient dû dire non ou partir", et pas sur les hommes qui ont utilisé leur position de pouvoir pour abuser d'autrui.

Un constat amer, qui rappelle que les violences sexistes et sexuelles ont toujours été un problème dans le monde du showbusiness, et qu'elles peinent encore à être considérées comme autre chose que "normales".