Normale-Sup: l'annulation des épreuves orales bénéficie aux femmes

En raison de la crise liée au Covid-19, les écoles normales supérieures (ENS) ont supprimé les épreuves orales du concours d’entrée. Conséquence ? La part des femmes admises a nettement progressé dans certaines filières, suscitant de nombreuses interrogations sur les modalités de sélection des candidats.

C’est une conséquence inattendue de l’épidémie du coronavirus. Selon les chiffres dévoilés par le journal «  Le Monde », l’annulation des épreuves orales dans les ENS a entraîné une hausse de candidates admises pour l’année 2020-2021, dans les filières littéraires.

Alors que les femmes représentent en moyenne 54 % des candidats admis en temps normal, à l’ENS-PSL (Paris sciences et lettres) elles constitueront cette année 67 % des étudiants. Dans l'antenne lyonnaise, c'est même 71% de la nouvelle promotion qui est féminine, contre 60% l’année dernière. Une hausse encore plus frappante dans la série « langues vivantes », où parmi les 34 reçus, on ne compte que trois hommes, alors qu’ils constituaient un tiers des admis l’an passé, et un quart en 2018.

L’art oratoire, un exercice genré ?

Pour certains sociologues, la corrélation entre l'absence des oraux et la part plus importante de femmes admises n’a rien d’étonnant. Plusieurs travaux de sociologie ont démontré que dès l’enfance, filles et garçons ne développent pas les mêmes compétences. C'est ce qu’énonce Alice Olivier, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Lille, interrogé par le quotidien « Les filles apprennent mieux à correspondre aux attentes de l’école et obtiennent généralement de meilleurs résultats, notamment à l’écrit. » Tandis que, « tout au long de leur scolarité, les garçons sont plus souvent...

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