La nouvelle offensive russe "de grande ampleur" se produira "sous dix jours" selon le renseignement ukrainien

C'est désormais un secret de polichinelle. La Russie prépare activement une offensive majeure dans le sud et l'est de l'Ukraine, afin de prendre d'ici mars le contrôle complet des régions de Louhansk et Donetsk, qu'elle prétend avoir annexées mais qui lui échappent en grande partie.

Les autorités et renseignements ukrainiens en sont en tout cas persuadés. Dans un article mis en ligne ce lundi citant un conseiller attaché à l'armée ukrainienne, le Financial Times précise la date de ce coup de force imminent et les lieux où il se produirait.

Ce conseiller attaché à l'armée ukrainienne indique ainsi que les troupes russes déclencheront leur offensive dans les dix jours, fondant sa conviction "sur des renseignements très solides". Quant au cadre de cette nouvelle agression, le consultant prévoit une attaque dans l'ouest de la province de Louhansk, entre les villes de Lyman - déjà théâtre de durs combats à l'automne - et de Kreminna.

Deux fronts

En plus de ce front oriental, l'armée russe souhaiterait aussi attaquer plus au sud, du côté de Donetsk, déployant également des troupes d'appoint dans les villages ceignant Marioupol, selon cette fois un responsable local en exil. Le conseiller militaire interrogé par le journal britannique est toutefois sceptique sur l'opportunité stratégique de lancer ces deux batailles simultanées.

"S'ils sont intelligents, ils concentreront leurs forces en un seul endroit circonscrit", a-t-il ainsi confié au Financial Times.

Les forces auxquelles les Ukrainiens devront faire face demeurent incertaines. Kyrylo Budanov, qui dirigeait jusqu'à présent les renseignements ukrainiens mais doit remplacer Oleksiy Reznikov à la tête du ministère de la Défense, a toutefois estimé que la Russie disposait au total de 326.000 combattants sur le front, dont une moitié ont reçu une formation de plusieurs mois.

Des unités d'élite à l'avant-garde

Le conseiller militaire cité par le quotidien britannique appelle d'ailleurs à prendre la menace au "sérieux", assurant que l'avant-garde de cette prochaine agression sera constituée d'unités d'élite.

"Ce sont des brigades motorisées dignes de ce nom même si elles n'ont plus les mêmes capacités qu'au début de la guerre. Ils ont renforcé leurs unités de marine et de parachutistes. Ce ne sont pas des chauffeurs de bus ou des instituteurs", a-t-il affirmé.

L'imminence de cette offensive russe repose sur trois facteurs. La première, notée la semaine passée par Oleksiy Reznikov, tient du "symbolisme" selon les mots du ministre: marquer les un an du conflit par une nouvelle initiative. Il s'agit surtout de prendre de vitesse les Ukrainiens et leurs alliés occidentaux avant que les chars et les armements en provenance de la communauté internationale ne parviennent sur le champ de bataille. Enfin, selon une observation du think tank américain Institute for the Study of War, il faut accélérer les opérations avant les pluies du mois d'avril.

Article original publié sur BFMTV.com