Nouvelle-Zélande: l'incendie dans un hôtel jugé "suspect" par la police

L'incendie dans un hôtel de Nouvelle-Zélande, où au moins six personnes ont péri, pourrait être d'origine criminelle, a déclaré mercredi la police qui a ouvert une enquête pour homicide.

Les flammes ont dévoré le Loafers Lodge, un établissement de 92 chambres accueillant des travailleurs et des personnes défavorisées sur quatre étages dans la capitale Wellington, mardi aux premières heures du jour.

Des survivants ont raconté avoir rampé dans la fumée pour chercher un abri, ou sauter par la fenêtre pour échapper au feu.

Les pompiers ont retrouvé six corps à l'intérieur du bâtiment, mais les autorités n'ont pas encore établi de bilan définitif car l'effondrement partiel du toit complique les recherches.

Selon la police, le bilan pourrait s'alourdir.

"Je peux confirmer que nous traitons l'incendie comme un incendie criminel", a déclaré à la presse l'inspecteur de police Dion Bennett.

La police dispose d'une liste de personnes qu'elle souhaite interroger, a précisé M. Bennett, mais personne n'a pour l'heure été arrêté.

"Nous traitons l'affaire comme une enquête sur un homicide", a-t-il encore indiqué.

Deux heures avant l'incendie mortel, un canapé a pris feu à l'intérieur du bâtiment, sans qu'il soit signalé aux services d'urgence, a indiqué la police.

Les enquêteurs étudient les liens possibles entre les deux incidents.

-"Celui-ci est bien réel" -

Une équipe de reconnaissance de la police est entrée dans le bâtiment pour la première fois mercredi pour chercher des preuves et localiser les corps.

L'examen des lieux prendra "probablement plusieurs jours étant donné la grande taille du bâtiment", a indiqué M. Bennett.

Les dégâts causés à l'intérieur sont "considérables", a-t-il ajouté, avec des débris brûlés empilés sur une hauteur d'un mètre.

L'un des survivants, Simon Hanify, a déclaré avoir entendu un détecteur de fumée au moment de l'incendie du canapé, mais l'avoir ignoré parce qu'il se déclenchait souvent sans raison.

Lorsque l'alarme a retenti à nouveau deux heures plus tard et qu'il est sorti, le bâtiment était en flammes.

"Je n'allais même pas quitter ma chambre. Mais j'avais envie d'une cigarette. Je me suis dit que j'allais sortir parce que j'ai l'habitude de les partager avec d'autres personnes", a raconté M. Hanify à l'AFP.

"Il y avait de la fumée dans la cage d'escalier, au plafond et dans notre couloir", a-t-il ajouté. "J'avais déjà vécu des incendies auparavant, alors j'ai fait un tour rapide de notre étage, en frappant aux portes, en disant "celui-ci est bien réel, évacuez!".

Sur son site internet, le Loafers Lodge se présente comme un "lieu d'hébergement pratique et abordable". Il propose des chambres individuelles ainsi que des cuisines et des espaces de vie à partager.

Il servait de logement bon marché à des résidents de courte et de longue durée, certains à faibles revenus ou séjournant temporairement dans le pays.

De nombreux travailleurs de nuit ou journaliers y logeaient, ce qui complexifie la tâche de déterminer combien de personnes s'y trouvaient au moment de l'incendie.

La police a déclaré que 92 personnes avaient été recensées jusqu'à présent, et qu'une vingtaine d'entre elles devaient encore être localisées.

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