Aux obsèques du sans-abri asphyxié à New York, justice et santé mentale au coeur des prières

Le révérend Al Sharpton lors des funérailles du sans-abri Jordan Neely à l'église baptiste de Mount Neboh, dans le quartier de Harlem, le 19 mai 2023 à New York
Le révérend Al Sharpton lors des funérailles du sans-abri Jordan Neely à l'église baptiste de Mount Neboh, dans le quartier de Harlem, le 19 mai 2023 à New York

Près de trois semaines après la mort de Jordan Neely, un sans-abri asphyxié à mort par un passager dans un métro new-yorkais, ses obsèques vendredi ont été l'occasion de réclamer justice et une meilleure prise en charge des problèmes de santé mentale.

Les membres de la famille de Jordan Neely lui ont fait un dernier adieu dans une église de Harlem, à New York.

Ce jeune Afro-Américain de 30 ans, connu pour sa ressemblance et ses imitations du chanteur Michael Jackson, est mort le 1er mai après que Daniel Penny, un ancien marine, l'a tué par "compression" du cou à bord d'une rame de métro.

Un témoin avait raconté à l'AFP que Jordan Neely était entré dans la rame en criant sur des passagers, mais il n'avait visiblement agressé personne physiquement.

Une vidéo du drame a déclenché une vive émotion aux Etats-Unis et au-delà et sa mort a mis en lumière les problèmes de santé mentale rencontrés par de nombreux sans-abri, ainsi que la peur, l'insécurité -- en particulier dans le métro -- et les inégalités socio-économiques de cette mégapole de 8,5 millions d'habitants.

Jordan Neely, qui a perdu sa mère, brutalement assassinée lorsqu'il avait 13 ans, avait des antécédents de troubles mentaux et comptabilisait de nombreuses arrestations par la police.

Dans son éloge funèbre, le révérend Al Sharpton, figure du mouvement des droits civiques et dont l'association a pris en charge les frais d'obsèques de Jordan Neely, a fustigé la politique sociale de la ville de New York.

"Ce qui est triste, (...) c'est que Jordan a étouffé pendant presque toute sa vie", a lancé Al Sharpton.

"Jordan appelait à l'aide", a-t-il souligné, avant de rappeler que les personnes souffrant de troubles mentaux sont "criminalisées".

"Ils ont besoin d'aide, pas d'abus", a-t-il ajouté, sous les applaudissements d'un public nombreux, dont l'élue de New York Alexandria Ocasio-Cortez, figure de la gauche américaine.

Daniel Penny a été inculpé d'homicide involontaire le 12 mai. Il a été libéré contre une caution de 100.000 dollars.

af/rle/cha