<p>Chronique «L'air du temps»</p> - JO 2024 : jeux de bazar

Paris se voit déjà au sommet de l'Olympe en 2024, mais gare au grand barnum...

Ces JO de 2024 , quelle histoire ! À Paris, en plein été, peut-être en pleine canicule. Est-ce une si bonne idée ? Mystère. Cela dit, impossible de faire marche arrière. On a trop intrigué pour les avoir. Pour ceux de 2012, on s’était pris une bonne claque avec la victoire de Londres. Donc, on a redéposé notre candidature. Et là, bingo ! Ne reste aux Parisiens qu’à endurer le chemin de croix qui se présente. À l’automne de l’Exposition universelle de 1900, Proust avait filé à Venise. Trop de bruit, d’agitation, d’avatars dans son train-train. Une nuit d’Orient-Express et il avait posé ses pelisses sur le Grand Canal. Je le comprends. Moi aussi, j’ai peur. Évidemment, je ne le proclame pas. Ces temps-ci, dire qu’on n’est pas fou de sport, c’est comme dire qu’on n’aime pas les enfants. Ou qu’on ne boit pas de vin. On passe vite pour un menaçant original. Dieu m’en garde. Surtout en France, où, désormais, les références sportives se faufilent partout. À la télévision, quand ils veulent être compris de tous, les reporters ne s’expriment plus en hectares ou en mètres cubes mais en terrains de foot et en piscines olympiques.

Du reste, pourquoi chicaner sur ces Jeux ? La cérémonie d’ouverture s’annonce prodigieuse. Du jamais-vu. Un immense carrousel sur la Seine. Deux cents bateaux, des milliers d’athlètes et des centaines de milliers de spectateurs. Du pur Louis XIV, un vrai divertissement Grand Siècle. Même les moineaux pépieront en français. Avec Anne Hidalgo en hôtesse, sinon en maîtresse de cérémonie. Pour être sincère, sa présence ne me rassure pas tout à fait. Sans doute y voit-elle une occasion de rebondir. Et, en effet, avec 2,2 % des suffrages parisiens à l’élection présidentielle, elle ne peut pas tomber plus(...)


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