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Partygate: Boris Johnson hué et laminé par l'opposition, à la Chambre

Plusieurs députés ont appelé une fois encore à la démission du Premier ministre britannique, englué dans la crise.  (Photo: Reuters TV via Reuters)
Plusieurs députés ont appelé une fois encore à la démission du Premier ministre britannique, englué dans la crise. (Photo: Reuters TV via Reuters)

ROYAUME-UNI - Toujours en mauvaise posture, suite aux révélations du “Partygate”, Boris Johnson a une nouvelle fois tenté de se justifier ce mercredi 19 janvier devant le Parlement britannique, quelques minutes à peine après l’annonce de la démission et du changement de camp de l’un de ses députés.

Séance tumultueuse et très agitée pour le Premier ministre britannique devant les députés. Durant la traditionnelle session de questions au Premier ministre ce mercredi, Boris Johnson a dû faire face à une assistance remontée, prête à chahuter et huer de nombreuses fois le résident de Downing Street. Cette dernière n’a d’ailleurs pas hésité à appeler à sa démission à cinq reprises, au moins.

De quoi fragiliser encore un peu plus Boris Johnson alors que plus tôt dans la journée, Christian Wakeford, député du Parti conservateur annonçait rejoindre le camp de l’opposition, qui l’a d’ailleurs accueilli les bras ouverts.

“Vous et le parti conservateur dans son ensemble vous êtes montrés incapables d’offrir le leadership et le gouvernement que ce pays mérite”, a-t-il lancé à Boris Johnson, quelques minutes avant l’intervention du Premier ministre devant le Parlement.

Johnson chahuté par l’opposition

Suite à cette première annonce qui a ravi l’opposition et fragilisé encore un peu plus “BoJo”, le Premier ministre a dû faire face une fois encore à une salve de critiques à l’égard de sa personne et de sa position délicate après les révélations sur les soirées arrosées organisés à Downing Street durant le confinement.

En première ligne pour dénoncer la posture et les résultats de Boris Johnson, Keir Starmer, leader de l’opposition travailliste à la Chambre des communes. Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur le “Partygate” face à son Premier ministre.

”Alors que le parti travailliste élaborait des plans pour chauffer les maisons, il achetait un réfrigérateur pour garder le vin de la fête au frais. Pendant que nous établissions des plans pour réduire les factures, il organisait des fêtes. Et pendant que nous élaborions des plans pour sauver des emplois dans l’industrie sidérurgique, il essayait de sauver un seul emploi: le sien”, a tonné le travailliste.

“Si un Premier ministre induit le Parlement en erreur, doit-il démissionner?” demande Keir Starmer.
Boris Johnson dit que le leader travailliste “continue de poser une série de questions dont il sait qu’elles seront pleinement traitées par l’enquête. Il fait perdre le temps de cette Chambre, le temps du peuple”

Le chef du Labour a également posé une question directe à l’assemblée présente ce mercredi: “Le pays ne mérite-t-il pas tellement mieux que ce Premier ministre déconnecté, incontrôlable, en panne d’idées et bientôt démis de ses fonctions?”.

Ian Blackford, chef de file du SNP à la Chambre des communes a lui aussi sérieusement chahuté Boris Johnson, qui a même eu du mal à reprendre la parole après ces invectives sur sa politique et sa posture de chef du gouvernement.

“D’abord il a affirmé qu’il n’y avait pas de fêtes, puis qu’il n’était pas présent, puis il a admis qu’il y était mais il ne savait pas que c’était une fête et puis la dernière excuse désolée est vraiment la plus pathétique de toutes, personne ne me l’a dit, personne n’a dit au Premier ministre qu’il enfreignait ses propres règles. Absolument pathétique”,a-t-il ajouté .

Terminant par une tirade laconique, invitant une fois de plus à la démission de “BoJo”: “Le Premier ministre prend le public pour des imbéciles, personne ne le croit. Le Premier ministre va-t-il enfin prendre ses responsabilités, démissionner, allez, Premier ministre”.

Allègement des mesures sanitaires

Mais la phrase qui a sûrement le plus marqué les esprits lors de cette séance très agitée est celle de l’ancien ministre David Davis. Citant une phrase en référence à un débat survenu lors de la seconde Guerre mondiale au Parlement britannique, il invite lui aussi Boris Johnson à prendre la porte: “Vous êtes resté assis là trop longtemps pour tout le bien que vous avez fait. Nom de Dieu, partez”, a-t-il exhorté.

Comme seule véritable réponse face à ces nombreux critiques, Boris Johnson s’est encore recroquevillé derrière l’enquête interne menée par Sue Gray, cette haute fonctionnaire de 64 ans actuellement en charge de l’enquête sur les fêtes du gouvernement organisées en plein confinement.

Contraint de s’en tenir aux conclusions de cette enquête pour connaître son avenir, il en a tout de même profité pour annoncer l’allègement des mesures sanitaires au Royaume-Uni.

Concrètement, le dirigeant conservateur a annoncé que le port du masque ne sera plus légalement obligatoire. Le télétravail ne sera plus recommandé officiellement et le pass sanitaire ne sera plus demandé pour aller en boîte de nuit, ni pour participer à de grands rassemblements.

À voir également sur Le HuffPost: Jonhson présente ses excuses pour la fête à Downing Street en plein confinement

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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