Penser la transition écologique avec les acteurs de terrain !
À quelques mois des élections européennes, l’émergence de mouvements populistes sur les enjeux climatiques doit être regardée en face. C’est particulièrement le cas sur la transition agricole, qui va devoir prendre en compte l’histoire de la France et le pouvoir de mobilisation des agriculteurs pour éviter de susciter une fronde du monde rural. L’histoire récente nous le montre : penser la transition en dépit des acteurs de terrain peut se révéler gravement contre-productif.
L’agriculture est le deuxième secteur émettant le plus de CO2 en France, et bien sûr il est nécessaire de réduire ces émissions en changeant et adaptant certaines pratiques. Mais l’agriculture n’est pas un secteur comme un autre : ne pas prendre en compte ses enjeux spécifiques nous expose au risque d’imposer des régulations générant la colère de ses acteurs, sans qui rien ne sera possible. Exposé à de multiples défis en termes économiques, de renouvellement de population, d’adaptation face aux épisodes météorologiques, ce monde agricole doit être guidé par une action climatique conciliant la nécessité d’une réduction des émissions et la prise en compte de la réalité du métier.
Réconcilier monde rural et écologie
La transition doit être aussi rapide que possible, mais l’organiser sans y associer les acteurs du monde rural peut donner lieu à réactions allant jusqu’au rejet de toute forme de dialogue environnemental. C’est ce qu’on a pu observer aux Pays-Bas ces dernières années. En 2019 est né le p...