Les personnes bilingues sont plus douées pour prendre des décisions, disent les scientifiques
La langue que l’on parle, les expériences et les ressentis qu’on y attache ont des effets concrets sur notre manière de penser. Parce qu’elles ne sont pas construites de la même manière, sur le plan grammatical comme sur celui du vocabulaire, les langues donnent une certaine trajectoire à nos idées. Cela s’appelle le déterminisme linguistique. Et celui-ci affecte d’une façon encore plus visible celles et ceux qui parlent couramment plusieurs langues, rapporte The Guardian. Des scientifiques de l’université de Chicago se sont demandé comment le cerveau des personnes bilingues se comporte quand elles passent d’un idiome à l’autre. Plus que l’attache émotionnelle ou l’aisance que l’on peut ressentir lorsque l’on parle dans sa langue maternelle, comparée à une langue que l’on aurait maîtrisée plus tard, alterner entre deux systèmes de langage aurait des effets concrets sur notre manière de raisonner.
Pour le démontrer, le professeur Boaz Keysar, lui-même bilingue en hébreu et en anglais, a mené plusieurs études. D’abord, il a soumis un groupe de personnes bilingues anglophones qui avaient appris l’espagnol au cours de leur vie au dilemme du tramway. Très connu, celui-ci place cinq personnes sur la trajectoire d’un tramway. La seule façon de toutes les sauver est de pousser une autre personne sur la voie. Elle mourra, mais empêchera la fin tragique des cinq autres. Le faire est adopter un point de vue utilitariste. La plupart des gens préfèrent souvent ne rien faire plutôt que de pousser (...)