Philippe, Le Maire, Macron... ces écrivains qui nous gouvernent

FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

La première séance de dédicace d'Édouard Philippe, dans la librairie La Galerne, mercredi au Havre, a des airs de baptême. Comme jadis le roi était ouint par l'huile sainte à Reims, sortir un livre revêt toujours, pour un gouvernant français, un caractère mystique : c'est l'alliance du politique avec le parnasse des Lettres.

La tradition est ancienne. Sous la Vème République, le succès des "Mémoires de guerre" du général de Gaulle, dont le style rappelle Chateaubriant - lui-même écrivain et politique - n'est pas étranger à son retour au pouvoir, en 1958. Son successeur, Georges Pompidou, auteur d'une anthologie de la poésie française, citait Paul Éluard en conférence de presse. François Mitterrand, ami des lettres, était lui-même un grand écrivain : ses correspondances enflammées avec Anne Pingeot l'ont montré. Plus récemment et dans un autre style, le succès des ouvrages de Nicolas Sarkozy, dont le dernier en date, "Le temps des combats" (ed. Fayard), rappelle cette interdépendance très française entre l'écriture et la politique.

Étudiant, Emmanuel Macron s'était rêvé romancier. Il avait écrit un roman d'aventure, resté inachevé, "Babylone, Babylone", sur la conquête de l'Amérique du Sud par Cortès. Une fois ratée l'ENS et conquis l'Élysée, il n'a pas jugé bon de poursuivre l'expérience, même si on connaît son goût affiché pour la littérature.

Plusieurs de ses ministres, anciens ou présents, ont publié. Édouard Philippe, deux romans et trois essais à son actif, l'assu...


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