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Aux Philippines, un journaliste critique du pouvoir est assassiné en pleine rue

La voix du journaliste radio philippin Percy Mabasa, connu sous le nom de Percy Lapid, ne résonnera plus sur les ondes. Il a été tué par balles dans son véhicule dans la soirée du lundi 3 octobre à Las Piñas City, un quartier du sud de la capitale Manille. Selon le site Bulatlat, “des hommes à moto ont tiré sur lui deux fois alors que le journaliste se rendait [à l’endroit] où il devait enregistrer son émission”.

Mabasa “était l’animateur de Lapid Fire sur l’antenne DWBL 1242” et “il n’était pas avare de critiques sévères à l’égard de l’administration de [Rodrigo] Duterte [l’ancien président philippin], ainsi qu’à l’égard de certaines personnalités ou des politiques de l’administration” du nouveau président Ferdinand Marcos Jr, élu en mai dernier.

Dans une déclaration faite à la suite du décès, la famille Mabasa a souligné combien le travail du journaliste avait “permis de mettre en lumière les fausses nouvelles, non seulement sur les antennes mais également sur les réseaux sociaux”. Son assassinat est une attaque “contre sa profession, le pays et la vérité”, a poursuivi la famille.

Deuxième journaliste assassiné depuis mai

Les mois qui ont précédé l’élection du président Ferdinand Marcos Jr ont été marqués par le déploiement de nombreuses campagnes de désinformation, en particulier concernant l’histoire de la dictature de Ferdinand Marcos Sr, père de l’actuel président, entre 1972 et 1986.

Selon l’Union nationale des journalistes des Philippines (UNJP), Mabasa est le second journaliste tué depuis la prise de fonction de Marcos Jr. “Cet assassinat illustre combien le journalisme demeure une profession dangereuse dans le pays”, indique l’UNJP. Le 18 septembre, l’animateur radio Rey Blanco avait été poignardé à Mabinay, dans la province de Negros Oriental, au centre de l’archipel.

Le fait que l’assassinat de Mabasa ait lieu “au cœur de la ville de Manille souligne l’audace des meurtriers et combien les autorités ne réussissent pas à protéger les journalistes ni les citoyens ordinaires”.

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