Pourquoi les femmes transgenres devraient, elles aussi, bénéficier d'un suivi gynécologique digne de ce nom
Une femme transgenre n'a-t-elle pas sa place dans la salle d'attente d'un gynécologue ? C'est en tout cas ce que semble penser le Dr Victor Acharian, gynécologue obstétricien à Pau, qui a refusé de recevoir une patiente transgenre de 26 ans se plaignant de douleurs à la poitrine. Quelques jours après les faits, le conjoint de la jeune femme laisse un avis négatif au médecin sur Google, et reçoit dans la foulée cette réponse cinglante : "Je suis gynécologue et je m’occupe de vraies femmes. Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes."
L'affaire embrase très vite la toile, brassant son lot de commentaires transphobes. Contacté par nos soins, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) reconnaît que le Dr Acharian a été “maladroit” (il s'est excusé depuis), mais rappelle qu’à ce jour, il n’existe pas de recommandations précises concernant le suivi gynécologique des patients transgenres. La société savante estime que ce suivi constitue "une spécialité de la gynécologie très vaste", nécessitant des "sur-spécialisations" de la part des professionnels de santé.
Pourtant, la population transgenre (hommes et femmes) a elle aussi besoin de pouvoir accéder à un suivi gynécologique digne de ce nom. C'est ce que démontrent plusieurs travaux scientifiques, dont une étude française publiée dans la revue Science Direct en décembre 2022. Dirigée par le Dr Maïté Briet-Daragon, (...)
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