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Des prédispositions génétiques pour l'obésité pointées du doigt par plusieurs études

Les chercheurs étudient de plus en plus la présence de prédispositions génétiques pour expliquer le développement du surpoids et de l'obésité.

En mai dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'inquiétait, dans un rapport, de voir le surpoids et l'obésité être à l'origine de plus de 1,2 million de morts par an en Europe, soit plus de 13% des décès. Aujourd'hui, de nombreux chercheurs essaient d'identifier l'origine de ces maux, afin de savoir si des prédispositions génétiques existeraient, rapporte ce lundi Le Parisien, réalisant une synthèse des dernières connaissances à notre portée.

"De nombreuses études ont exploré les gènes et leurs variants impliqués dans l’obésité", explique ainsi au quotidien Béatrice Morio, directrice de recherche de l’équipe CarMeN à Lyon.

"Mais leurs résultats ne permettent d’expliquer qu’une part minoritaire de la susceptibilité à développer une obésité, même après avoir pris en compte tous les facteurs de risque individuels, comportementaux, familiaux et environnementaux", poursuit-elle.

L’héritabilité de l’indice de masse corporel "se situerait aux alentours de 30 à 40%", selon la chercheuse.

Il s'agit souvent de la combinaison de plusieurs spécificités génétiques qui vont influer sur le fait de développer un surpoids ou de l'obésité.

Déficit d'un gène, sexe...

En novembre dernier, une étude publiée dans le FASEB Journal, une revue biologique américaine, démontrait que le déficit du gène MC4R, essentiel pour réguler l'appétit et la dépense d'énergie, pouvait causer de l'hyperphagie, un trouble caractérisé par l'absorption rapide d'une très grande quantité de nourriture. Les chercheurs soulignaient aussi que le déficit de la protéine CRTC1, dans le gène MC4R, était également associé à des prises alimentaires accrues. Tout cela pouvant alors engendrer de l'obésité.

Le sexe pourrait également entrer en compte. Dans une récente étude de l'université de York, publiée sur la plateforme de recherche iScience le 20 janvier dernier, des scientifiques démontrent, en se basant sur l'observation de souris, que les hommes sont plus à même que les femmes de développer des conditions favorisant l'obésité, comme des maladies cardiovasculaires et du diabète. Lorsque les souris deviennent obèses, les femelles créent en grande quantité des vaisseaux sanguins pour compenser le développement de tissus graisseux, ce que font les mâles en moins grande quantité.

Si la génétique semble donc avoir un lien dans la prise de poids et le développement de l'obésité, "elle peut également moduler la susceptibilité à la perte de poids", souligne Béatrice Morio, directrice de recherche de l’équipe CarMeN à Lyon, au Parisien. Les personnes ayant des prédispositions génétiques à l'obésité ont ainsi plus de mal à perdre du poids que les autres. Pour la chercheuse, la génétique n'explique cependant pas tout, l'obésité ayant explosé partout ailleurs ces dernières années.

Article original publié sur BFMTV.com

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