« Préférendum » : nos dirigeants craignent-ils l’expression démocratique du peuple français ?
Le président de la République est décidemment un linguiste distingué. En recevant les différents responsables de l’opposition politique, il a inventé un nouveau concept et donc un nouveau mot : le « préférendum ». Il s’agirait, selon l’explication donnée par Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, en ces termes : « Vous pouvez faire plusieurs référendums espacés dans le temps. Vous pouvez décider de poser plusieurs questions aux Français regroupés sur une seule journée. Ce que dit la Constitution, c’est que vous ne pouvez pas faire un seul scrutin avec des questions différentes. En revanche, la Constitution vous autorise à poser plusieurs questions le même jour, dans le cadre de scrutins donc indépendants, aux Français. Ce qui a été appelé préférendum », a-t-il expliqué. Il a aussi évoqué la possibilité d’un « pré-référendum », défini comme « une consultation nationale, sans valeur juridique : c’est-à-dire que vous interrogez les Français en leur posant des questions qui ne peuvent pas faire l’objet d’un référendum d’après la Constitution ».
Il s’agit donc pour le pouvoir politique, ni plus ni moins, de s’affranchir des règles de notre droit et de notre démocratie pour organiser, « à sa main », un processus qui ressemble à un référendum, en consultant les Français par un vote sur une ou plusieurs questions, dans des votations différentes, sans que cette consultation ait un effet juridique précis. Autrement dit, de « noyer le poisson » d’une question essentielle dan...