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La première opération respectueuse de l'environnement s'est déroulée à Londres

La première opération respectueuse de l'environnement s'est déroulée à Londres

La première opération "zéro émission nette " au monde a été réalisée au Royaume-Uni, ouvrant la voie à des pratiques plus durables dans le domaine des soins de santé.

Les médecins de l'hôpital de Solihull, dans les West Midlands, ont réalisé une opération de cinq heures pour traiter un cancer de l'intestin qui était totalement neutre en carbone.

Bien que la santé des patients soit bien sûr la priorité, les hôpitaux ont une empreinte carbone étonnamment importante. Le National Health Service (NHS) du Royaume-Uni représente environ 6 % des émissions totales de CO2 du pays.

Le NHS est responsable d'environ 6 % des émissions totales de CO2 du Royaume-Uni.

L'opération du mois d'avril n'en est que plus significative. Aneel Bhangu, chirurgien colorectal consultant, estime que le NHS, en tant que gros émetteur, aura un impact sur la santé des gens à moyen et à long terme.

"Nous ne le voyons peut-être pas directement dans un bloc opératoire, mais je pense que nous avons une responsabilité envers nos patients, et leurs familles, leurs enfants et leurs petits-enfants, pour nous assurer que nous planifions leur avenir et un avenir sain pour eux."

Comment rendre une opération chirurgicale "propre" ?

Les émissions liées à l'opération elle-même ont été réduites de 80 %, le reste étant compensé par le fait que les deux chirurgiens se sont rendus au travail en vélo et en courant, ce qui a permis de neutraliser les émissions qui auraient été produites par leur conduite habituelle.

Il a également fallu planter trois arbres dans l'enceinte de l'hôpital pour compenser leur empreinte carbone.

Cette opération a nécessité une série de changements, allant du port de blouses réutilisables à la modification de la manière dont l'anesthésie est administrée.

UHB NHS Foundation Trust
L'anesthésie conventionnelle contribue aux émissions de gaz à effet de serre, selon le Dr Catriona Frankling, consultante en anesthésie. - UHB NHS Foundation Trust

Le soulagement de la douleur a lui aussi été repensé. Au lieu d'utiliser un gaz classique, un liquide a été injecté dans les veines du patient pour l'endormir.

Le Dr Catriona Frankling, anesthésiste, explique : "L'une des façons de maintenir un patient endormi est d'utiliser des gaz anesthésiques - or ce sont des gaz à effet de serre et lorsque nous les utilisons, le patient les inspire, les expire et ils sont rejetés dans l'atmosphère, où ils peuvent provoquer un réchauffement de la planète."

Ce n'est pas ce que nous avons l'habitude de voir - que ce soit dans la vie réelle ou à la télévision - mais la méthode intraveineuse n'est pas inhabituelle dans le NHS, et c'est un changement que de nombreuses équipes chirurgicales pourraient faire sans risque.

La consommation d'énergie est un autre grand domaine dans lequel l'équipe a cherché à éliminer les émissions. Elle a passé en revue tous les appareils électriques, de la climatisation aux lumières, et a conclu qu'il n'était pas nécessaire de les laisser allumés toute la nuit, comme c'est le cas actuellement.

L'adoption d'options économes en énergie, comme l'éclairage LED, a également été utile.

La médecine peut-elle réduire son impact sur l'environnement ?

Les personnes travaillant ou recevant des soins dans le cadre du NHS ne seront pas surprises de constater que le recyclage est un autre domaine dans lequel les médecins ont trouvé des possibilités d'amélioration.

Des montagnes de déchets plastiques sont générées chaque jour dans les établissements de santé - une situation qui n'a fait qu'empirer pendant la pandémie de Covid, avec toutes les mesures d'hygiène supplémentaires que cela a impliqué.

Une étude menée par NHS Providers en 2019 a révélé 133 000 tonnes de plastique étaient utilisées par an, dont 95 % partent à la poubelle.

Éteindre les lumières et opter pour des produits sans plastique peut sembler être une petite modification dans nos propres vies, mais pour une organisation massive comme le NHS, ces changements sont en fait de vraies avancées dans le domaine de la transition écologique.

Une année de dialyse rénale, par exemple, équivaut à sept vols aller-retour entre Londres et New York.

Ce sont des petites solutions faciles à mettre en œuvre et qui ne viendront de toute façon par remplacer les traitements vitaux que prodiguent infirmières et docteurs au quotidien - parfois particulièrement gourmands en énergie. Une seule année de dialyse rénale, par exemple, équivaut à sept vols aller-retour entre Londres et New York.

La chirurgie est responsable d'un quart des émissions d'un établissement NHS classique. Les changements testés par l'équipe du Dr Bhangu ont donc un énorme potentiel pour rendre la médecine plus écologique.

Article traduit de l'anglais