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Prisons : un rapport dénonce un accès très compliqué aux soins

La France a déjà été épinglée pour sa gestion de la santé des détenus.
La France a déjà été épinglée pour sa gestion de la santé des détenus.

Un rapport alarmant. Délais interminables, rendez-vous hospitaliers annulés faute d'escorte, examens menottés sous les yeux d'un surveillant… Dans un rapport paru mercredi 6 juillet, l'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce un accès très compliqué aux soins spécialisés pour les détenus. Premier constat de ce « sombre » bilan, les délais avant d'espérer obtenir un rendez-vous : plusieurs mois – voire jamais – pour les spécialités les plus demandées : soins dentaires, kinésithérapie, cardiologie, ophtalmologie, note le rapport, qui ne s'intéresse qu'aux soins physiques et pas psychiatriques. Pour les soins en détention, dans les unités sanitaires des prisons, c'est le manque de personnel, de matériel ou de locaux adaptés et de budget qui sont en cause.

Cités par l'OIP, des soignants décrivent les « systèmes D » mis en place : « l'auto-rééducation » aux résultats aléatoires prescrite faute de kinésithérapeute, la douleur traitée « avec de grosses prescriptions de morphine » malgré le risque de dépendance, les interventions dentaires « par défaut » par des praticiens parfois réduits à de simples « arracheurs de dents ».

En amont de la publication du rapport de l'OIP, Nora, dont le frère est incarcéré depuis 2015, a décrit devant la presse la dégradation de son état par manque de soins appropriés. Très sobrement, elle a énuméré ses douleurs continues faute de rééducation adaptée, sa grave maladie de la peau, son syndrome anxio-dépressif qui rend sa [...] Lire la suite