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Prix Nobel de la paix : la justice russe ordonne une saisie des bureaux de Memorial

(FILES) In this file photo taken on November 15, 2021 a man enters the office of rights group Memorial in Moscow. - The Norwegian Nobel Committee awarded the 2022 Nobel Peace Prize to human rights advocate Ales Bialiatski from Belarus, the Russian human rights organisation Memorial and the Ukrainian human rights organisation Center for Civil Liberties. (Photo by Alexander NEMENOV / AFP)

RUSSIE - Un tribunal de Moscou a ordonné ce vendredi 7 octobre la saisie des bureaux dans la capitale russe de Memorial, bannie de Russie, quelques heures après que l’ONG a obtenu le prix Nobel de la Paix aux côtés d’un militant bélarusse et d’une ONG ukrainienne.

Les locaux principaux de Memorial en Russie « ont été transformés en biens publics », a déclaré le tribunal de Tverskoï à l’agence de presse Interfax à l’issue d’un énième procès visant l’ONG.

Les bureaux dans le centre-ville de Moscou de Memorial accueillaient notamment les services administratifs de l’organisation, tout en accueillant régulièrement des expositions ouvertes au public.

Référence de la lutte pour les libertés et la mémoire des répressions politiques

Un représentant du tribunal de Tverskoï a affirmé que Memorial « avait marqué son implication dans la réhabilitation des criminels nazis, discrédité les autorités et créé une fausse image de l’URSS », selon l’agence de presse Ria Novosti.

Interdite en Russie depuis décembre 2021, Memorial fait figure de référence de la lutte pour les libertés et la mémoire des répressions politiques dans le pays et en ex-URSS.

Le prix Nobel de la Paix lui a été attribué vendredi, conjointement avec le militant bélarusse Ales Beliatski et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, en pleine offensive militaire de Moscou en Ukraine.

Au moment de l’annonce faite par la présidente du Comité norvégien Berit Reiss-Andersen, celle-ci s’est bien gardée de mentionner directement le maître du Kremlin. Et quand elle a été interrogée sur le fait qu’il puisse s’agir d’un cadeau empoisonné à l’occasion du 70e anniversaire du chef de l’État russe ce vendredi, elle a répondu que ce prix n’était pas dirigé contre Vladimir Poutine. Tout juste s’est-elle contentée de dire que le régime « autoritaire » russe, tout comme celui du Bélarus, devait cesser de réprimer les militants des droits humains.

« Ce prix ne s’adresse pas à Vladimir Poutine ni pour son anniversaire ni dans un autre sens, sauf que son gouvernement, comme le gouvernement bélarusse, constitue un gouvernement autoritaire qui réprime les militants des droits humains », a-t-elle détaillé.

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