Publicité

Qu’enseignons-nous à nos filles? Une vidéo qui fait réfléchir

Cette vidéo nous vient de Verizon et explore toutes ces phrases qu’on dit sans réfléchir à nos filles et qui éteignent lentement mais surement leurs passions et leurs rêves. Elle montre quelques exemples de phrases anodines qu’on dit à nos filles ayant un impact plus grand qu’on pense. « Dépose ça, tu vas salir ta robe », « Ne joue pas avec ça! », « Attention, donne plutôt la perceuse à ton frère ». Autant de phrases dites sans arrière-pensée mais qui, comme le souligne Verizon, démotivent un nombre effarant de fillettes à poursuivre leurs passions en mathématiques et en sciences, ces intérêts « de garçon ».

66% des filles de quatrième année auraient un grand intérêt pour la science et les maths, peut-on lire dans la vidéo. Pourtant, seulement 18% des étudiants collégiaux en ingénierie sont des filles. La vidéo se termine sur la question suivante : « N’est-il pas temps que nous lui disons qu’elle est intelligente, aussi? ». Dans la formulation en anglais, Verizon y va d’un jeu de mot qui souligne qu’on dit trop souvent aux petites qu’elles sont jolies et pas assez qu’elles sont brillantes.


Dans un même genre, sur la page du Nikon Film Festival, la cinéaste Lola Rougier-Onis a placé des fillettes dans un dilemme fascinant sous le couvert d’une interview de casting. Croyant qu’elles auditionnent pour un rôle, les fillettes se font d’abord demander si elles préfèreraient, entre deux rôles disponibles, jouer une petite fille très gentille ou très méchante. Sans exception, elles répondent « la gentille ». Puis, on leur explique que la petite fille gentille n’est vraiment pas jolie alors que la méchante, elle, l’est.

Vous ne serez pas surpris : la totalité des fillettes affirment alors préférer jouer la méchante, parce qu’elle est jolie. Ça en dit long sur nos priorités en tant que société, sachant que les fillettes ne naissent pas avec l’intime conviction que leur valeur dépend de leur beauté. C’est quelque chose qu’on leur apprend. Tous les jours.

On a beau voir du féminisme partout ces jours-ci (et c’est tant mieux), il n’en reste pas moins que le monde est très différent pour les garçons et les filles, qu’on enferme dans des rôles précis et à qui on impose sans le réaliser des intérêts et des rêves qui ne sont peut-être pas vraiment les leur. À encourager le sport pour l’un et les poupées de princesse pour l’autre, à apprendre à nos fillettes qu’une robe boueuse est plus grave que la salopette sale d’un garçon, à prendre pour acquis qu’un garçon doit être habile avec des outils et qu’une fille ne l’est pas, on finit par obtenir des enfants qui reproduiront exactement ce qu’on leur apprend et, ce faisant, pourraient passer à côté de leurs réelles passions.



Voulons-nous vraiment que nos fillettes préconisent la beauté avant la gentillesse?