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Qu’importe la sécheresse, le gouvernement allemand enterre son ambitieuse politique climatique

C’est un monde apocalyptique que met en scène Der Spiegel, dans son édition de la mi-août.

Sur sa une, l’hebdomadaire allemand affiche un paysage aride, parsemé de troncs d’arbres morts et de crevasses liées à la sécheresse. Au premier plan, sur une couronne funéraire défraîchie et aux couleurs de l’Allemagne, on peut lire ces mots :

“Ici reposent nos objectifs climatiques.”

Pour le journal de gauche, “le gouvernement allemand a enterré ses projets les plus importants”. Il y a moins d’un an, les trois partis au pouvoir (sociaux-démocrates, Verts et libéraux) s’étaient engagés dans leur contrat de coalition à faire de la transition énergétique leur priorité. Aujourd’hui, “fini la priorité, le climat n’est qu’un domaine marginal, il ne se trouve plus au cœur de la politique”.

Des armes à la place des éoliennes

Depuis la guerre en Ukraine, les débats ont évolué outre-Rhin. “Le mouvement pour le climat ne se fait presque plus entendre. Ce dont on parle aujourd’hui, c’est de sécurité militaire, d’approvisionnement en énergie, de la question sociale et d’indépendance économique, assure le titre de Hambourg, dans une longue analyse. Le grand sujet, ce sont les armes, pas les éoliennes.”

D’autant que les tensions avec le Kremlin “ont créé de nouveaux problèmes liés au climat”. La stratégie de Berlin pour se défaire de sa dépendance au gaz russe, notamment, implique de trouver en urgence des alternatives énergétiques – polluantes ou non.

La relance des centrales à charbon et le prolongement des derniers réacteurs nucléaires du pays sont, par exemple, à l’étude. “C’était impensable il y a encore quelques mois.”

Sécheresse et crise énergétique

Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz l’assure, ses objectifs climatiques restent les mêmes qu’au début de son mandat. Le passage à 80 % d’électricité issue des énergies renouvelables d’ici à 2030 permettra d’ailleurs de réguler les prix de l’énergie et de moins dépendre des livraisons russes, argumente-t-il.

Mais, dans le même temps, Robert Habeck, son ministre de l’Économie et du Climat, fait feu de tout bois pour trouver de nouveaux fournisseurs d’hydrocarbures. Il s’est notamment rendu au Qatar, en Norvège et aux États-Unis dans ce but.

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