Quatre personnes interpellées pour trafic d'animaux sauvages sur les réseaux sociaux

Un Serval au zoo de la Flèche, en France, le 3 août 2018. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Des espèces menacées comme des serval, des ouistitis et des perroquets étaient revendues à bas prix dans un vaste trafic organisé sur les réseaux sociaux. Quatre personnes ont été interpellées, dont une jeune femme de 22 ans soupçonnée d'être à la tête du réseau.

Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue le 30 novembre dernier dans le cadre du démantèlement d'un vaste trafic international d’espèces menacées.

"Servals, perroquets, singes, suricates ou encore écureuils achetés à bas prix à l’étranger, étaient ensuite revendues via les réseaux sociaux sur l’ensemble de la France métropolitaine", détaille dans un communiqué l’Office français de la biodiversité (OFB), qui a participé à l'enquête aux côtés de l’antenne bordelaise de l'Office centrale de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Parmi les quatre interpellés, une femme de 22 ans, originaire de Haute-Garonne et soupçonnée d'être à la tête du réseau, a été mise en examen ce lundi notamment pour "détention, transport, mise en vente, vente, non autorisée d'animal d'espèce non-domestique", "atteinte non autorisée en bande organisée à la conservation d'une espèce animale protégée" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins 5 ans d'emprisonnement".

Elle a été placée en détention provisoire. Les trois autres suspects, âgés de 22, 29 et 41 ans, ont quant à eux été convoqués "aux fins de mise en examen ultérieure".

Trafic entre la France, l'Espagne, la Pologne et la Belgique

Cette vaste enquête a démarré au mois de mai 2021 quand l'Office français de la biodiversité et l'OCLAESP ont été informés de l’existence d’un trafic d'espèces protégées en Gironde.

"Au terme des premières investigations (...), le trafic et le commerce illégal d'animaux vivants protégés par la convention de Washington, provenant essentiellement d'Espagne, de Pologne et de Belgique, étaient établis. Ces espèces, achetées à bas prix, étaient ensuite revendues via les réseaux sociaux sans aucune garantie sanitaire et sans aucune traçabilité et, de surcroît, à des personnes ne disposant d’aucune autorisation nécessaire à leur détention", développe l'OFB.

Au vu de l'ampleur du trafic, une information judiciaire a été ouverte en novembre 2021 et le service d'enquêtes judiciaires et des finances a rejoint l'enquête afin d'identifier les différents protagonistes du réseau illégal. Après des mois d'investigations, ils ont pu organiser le coup de filet qui leur a permis d'aboutir aux quatre interpellations. Lors des perquisitions, de nombreux animaux ont également été saisis et placés dans des structures professionnelles agréées.

"L'une des activités criminelles les plus lucratives"

"Le trafic des espèces protégées est un phénomène croissant en France, constituant aujourd'hui l'une des activités criminelles transnationales les plus lucratives au monde, estimée à 23 milliards de dollars par an", souligne l'OFB.

Et de rappeler: "Au-delà des atteintes aux espèces menacées, les risques sanitaires sont élevés, avec l'importation possible de zoonoses via ces trafics, par exemple par les primates, principaux vecteurs d'Ebola."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Des milliers de phoques morts retrouvés en Russie