Quiriny – Pourquoi il faut se méfier des classements
J'aime bien les classements. Quand la presse se fait l'écho d'un classement, quel que soit le sujet – les meilleurs hôpitaux, les meilleurs films de zombies, les aires d'autoroute les plus accueillantes, les monuments préférés des Français –, je ne peux pas m'empêcher d'y jeter un œil, comme si j'étais concerné. La plupart des gens sont comme moi, je suppose. C'est ainsi : les classements, dans leur simplicité mathématique, leur brutalité, leur lisibilité, ont quelque chose de fascinant. Lancez-en un sur n'importe quel thème, fabriqué n'importe comment : vous verrez qu'il aura du succès. Ne soyez pas inquiets de la méthode de fabrication. C'est la dernière chose à laquelle on s'intéresse quand on se penche sur un classement. D'ailleurs, la plupart des classements sont établis selon des critères tellement arbitraires ou étroits qu'ils ne veulent strictement rien dire ; et personne ne s'arrête à ce petit détail, qui nous priverait du plaisir qu'ils nous procurent.
Prenez le classement de Shanghai des universités, dont le dernier millésime vient d'être révélé. Il est évident que ce classement est grotesque. La preuve, il est issu de l'université Jiao Tong de Shanghai, qui n'apparaît pas dans les dix premières. Un classement qui ne favorise pas son créateur, un comble ! Et ce n'est pas son seul défaut. Des centaines de commentateurs ont critiqué depuis des années ses biais, ses indicateurs arbitraires, sa manière de comparer des carottes et des choux (de richis [...] Lire la suite