Règlement européen sur les résidus de nicotine: la vanille malgache pourrait être épargnée
Selon un nouveau règlement de la Commission européenne entré en application ce jeudi 14 septembre, le taux de résidus de nicotine autorisé dans les épices importées ne devra pas excéder les 0,05 milligramme par kilo, au lieu de 0,3 milligramme jusqu'à présent. Ce durcissement drastique a suscité énormément d’inquiétude à Madagascar où l’épice phare de l’île, la vanille, est directement impactée par cette nouvelle réglementation.
De notre correspondante à Antananarivo,
Avec cette nouvelle réglementation, ce sont près de 80% des lots de vanille exportés qui pourraient être refusés, constatent les exportateurs. Une catastrophe annoncée pour l’économie du pays dont la gousse parfumée est l’une de ses principales sources de devises. Face à cette situation, les opérateurs économiques sont partis en croisade, avec un argumentaire précis : « les résidus de nicotine retrouvés dans la vanille malgache ne constituent pas un problème de santé publique ». Preuve à l’appui : les tomates ou les aubergines conservent, elles, ce taux maximal autorisé de 0,3 milligramme de nicotine par kilo. Par ailleurs, rappelle un exportateur, « la vanille ne s’ingère pas par kilos. Elle est utilisée avec parcimonie pour agrémenter les mets ».
En parallèle, la délégation de l'Union européenne à Madagascar n’a cessé d’alerter au plus haut niveau à Bruxelles des conséquences désastreuses de cette nouvelle réglementation. Sur l’île, plus de 150 000 familles vivent de la vanille. Selon les années, le commerce de la gousse noire peut représenter plus de 8% du PIB.