"Les règles ne s'arrêtent pas avec les inondations" : les Pakistanaises alarment dans un pays ravagé

Abaca
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Une association de défense des droits des femmes alerte sur un tabou particulièrement présent au Pakistan, et d'autant plus pressant dans un contexte d'inondations historiques : les menstruations et les produits périodiques indispensables aux personnes concernées.

Au Pakistan, les inondations ont recouvert un tiers du pays suite à des pluies de mousson record. Une catastrophe environnementale qui a touché plus de 30 millions de personnes, dont des centaines se sont retrouvées sans abri. Parmi les victimes, la moitié sont des femmes et des filles. Et si l'aide humanitaire est présente sur place, il est un produit de première nécessité qui manque cruellement : les serviettes menstruelles.

"Les règles ne s'arrêtent pas pendant les inondations. Les femmes ont besoin de cette aide", a ainsi déclaré Bushra Mahnoor, comme rapporté par France 24, une étudiante universitaire de l'est de Lahore qui a fondé la campagne Mahwari Justice pour pallier cette urgence. Dans les camps de réfugié·es, les douches sont quasi inexistantes.

En 2010, alors que des inondations gigantesques avaient déjà frappé la région, la jeune femme se souvient des vêtements tachés par les règles d'une adolescente. Elle a appris que les femmes "utilisaient des feuilles" pour gérer leurs règles, et a donc décidé d'agir.

Distribution de kits sanitaires

Avec sa collègue Anum Khalid, elles ont mobilisé ami·es et bénévoles pour collecter des fonds et mettre en place la confection de kits sanitaires d'urgence. A l'intérieur, des serviettes, des sous-vêtements et du savon. Le prix de chaque kit est de 200 roupies (0,90 euros), "mais peut faire une énorme différence pour les femmes qui tentent de conserver leur dignité dans des moments...

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