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Réforme des retraites : Macron ne voit pas de « crise politique »

POLITIQUE - Une crise ? Quelle crise ? Emmanuel Macron a improvisé un point presse et répondu aux questions de quelques journalistes, ce jeudi 30 mars, en marge d’un déplacement dans les Hautes-Alpes annoncé à la dernière minute et consacré à son plan eau.

Une stratégie et des annonces très attendues après les épisodes de sécheresse, mais une visite déjà polluée par les tensions sociales, et les centaines de manifestants qui l’attendaient aux abords du lac de Serre-Ponçon.

Interrogé sur la « crise politique » qui secoue le pays et entrave l’action de sa Première ministre Élisabeth Borne, le président de la République a refusé de reprendre le terme à son compte, évoquant plutôt une « clarification », comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

« J’ai le sentiment qu’il y a eu un moment de clarification politique qui a donné lieu à un vote à l’Assemblée nationale. Qu’il y ait des commentaires, c’est une chose, mais ça a été clarifié au moment de la motion de censure », a ainsi expliqué Emmanuel Macron sur fond de sifflets des manifestants, quitte à donner l’impression de minimiser les difficultés auxquelles il est confronté. Pour rappel, la motion de censure a effectivement été rejetée à neuf voix seulement.

« La République doit s’arrêter ? La réponse est non »

Depuis, le gouvernement a déjà mis en pause sa réforme de l’immigration. Le texte sera découpé en plusieurs parties, pour permettre de trouver des majorités de circonstance qui promettent d’être toujours plus difficiles à atteindre. Dans ce contexte, Élisabeth Borne multiplie les consultations à Matignon, avec les partis du camp présidentiel, de l’opposition, puis l’intersyndicale, afin de mettre au point une nouvelle méthode et un nouveau cap.

Interrogé également sur la contestation sociale qui traverse le pays depuis des mois, et son écho aujourd’hui dans les Hautes-Alpes, Emmanuel Macron a voulu se montrer à la tâche, pour parer le procès en immobilisme que pourraient lui faire certains. La contestation « ne m’empêche pas d’aller à la rencontre des Français », a notamment assuré le chef de l’État, qui ne s’est quasiment pas déplacé sur le territoire (en dehors de Paris) depuis la présentation en janvier de la réforme phare de son second quinquennat.

« Oui il y a 200 manifestants. Mais est-ce que ça veut dire pour autant que la République doit s’arrêter et qu’on doit revenir sur les sujets de sécheresse dans un mois ? La réponse est non », a-t-il encore lancé, en confirmant au passage qu’Élisabeth Borne allait recevoir l’intersyndicale la semaine prochaine.

Que faudra-t-il attendre de ce rendez-vous ? Emmanuel Macron a refusé de répondre sur la possibilité de revenir sur la mesure d’âge honnie par les Français et l’ensemble des syndicats, en expliquant qu’il ne souhaitait « pas redire la même chose tous les quatre jours. » « Sinon on bégaye », a-t-il soufflé, provoquant les rires étouffés des élus présents à ses côtés. Comprendre : c’est toujours non.

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