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Réforme des retraites : des permanences LR vandalisées à Antibes et Amiens

À Amiens, ou comme ici à Antibes, les permanences d’élus LR qui n’ont pas voté la motion de censure transpartisane ont été visées par des dégradations.
À Amiens, ou comme ici à Antibes, les permanences d’élus LR qui n’ont pas voté la motion de censure transpartisane ont été visées par des dégradations.

RÉFORME DES RETRAITES - Colère ciblée. L’adoption, lundi 20 mars, de la réforme des retraites consécutive au rejet de la motion de censure proposée par le groupe Liot à l’Assemblée nationale a provoqué de nombreuses manifestations en France. Et de nouvelles dégradations de permanences Les Républicains, comme l’ont dénoncé plusieurs élus du parti de droite présidé par Éric Ciotti, lui-même visé à Nice.

Dans la nuit de lundi à mardi, c’est ainsi la permanence d’Antibes d’Éric Pauget, député LR des Alpes-Maritimes, qui a été visée par les opposants au projet de loi. « Ma permanence a été caillassée cette nuit après le vote » à l’Assemblée nationale, a-t-il indiqué, en précisant qu’il n’avait pas voté lundi soir la motion de censure contre le gouvernement.

« S’attaquer à un élu, c’est s’attaquer à notre État de droit. Je dépose plainte et condamne fermement ces violences et la pression sur les élus », a ajouté le parlementaire. Et de publier sur Twitter une photo montrant la vitrine en verre de sa permanence endommagée.

« L’ordre, le droit et le respect de chacun doivent prévaloir dans notre nation », a ajouté le député de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes.

Éric Ciotti monte au créneau

Le président des Républicains, Éric Ciotti s’est d’ailleurs ému de cet acte de vandalisme, ressemblant à celui qu’il avait vécu quelques jours plus tôt. À ce moment-là, le patron de LR avait lui aussi annoncé qu’il refuserait de voter la motion de censure transpartisane après l’utilisation de l’article 49.3.

« Insupportable ! Tout mon soutien à Éric Pauget dont la permanence a été vandalisée cette nuit. Nous ne céderons pas aux intimidations. Seul compte l’intérêt supérieur de la France », a écrit Éric Ciotti ce mardi matin, partageant au passage d’autres photos de la permanence de son collègue.

Lundi soir, l’Assemblée nationale a rejeté à neuf voix près la motion de censure, et ce malgré le vote de 19 des 61 députés LR en faveur de la motion. Le vote d’élus LR supplémentaires était pourtant crucial pour rejeter le projet de réforme des retraites, ce qui a poussé ces derniers jours les opposants au texte à leur mettre la pression. Sur la permanence d’Éric Ciotti, caillassée durant le week-end, on pouvait lire l’inscription : « la motion ou le pavé ».

Permanence dégradée à Amiens et Reims

Et lundi soir, à Amiens, ville natale d’Emmanuel Macron, une autre permanence du parti Les Républicains a été vandalisée en marge d’une manifestation contre la réforme, a-t-on appris mardi auprès du parti et de la préfecture de la Somme.

« Ils ont pris des poubelles et explosé notre devanture avec », a expliqué à l’AFP Jean-Marc Albert, secrétaire départemental adjoint du parti. « Puis ils ont déversé plein de choses dans la permanence », a-t-il ajouté, précisant qu’une plainte doit être déposée ce mardi.

Selon la préfecture de la Somme, 480 personnes se sont rassemblées lundi soir à Amiens avant de déambuler dans le centre-ville. « Un groupe d’individus hostiles a pris pour cible la permanence LR et malgré l’intervention de la BAC (brigades anticriminalité, ndlr) et l’usage de gaz lacrymogènes, la vitrine a été brisée », indique la préfecture. Une personne a été interpellée.

Dans un communiqué ciblant les « nervis d’extrême gauche », la branche LR de la Somme dit attendre « une réponse ferme des pouvoirs publics ». « Nous demandons aussi que l’État assure la protection de tous les lieux consacrés à la délibération nécessaires au bon fonctionnement de nos institutions », s’agacent-ils.

À Reims, la permanence parlementaire du député Horizons (majorité présidentielle) de la Marne Xavier Albertini a par ailleurs été taguée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l’élu à l’AFP, confirmant une information du quotidien l’Union. « Casseur social », ont notamment inscrit les auteurs sur toute la largeur d’un des volets roulants, près d’un grand « A » cerclé rouge -en référence au mouvement anarchiste- selon une photographie transmise par le député.

« J’ai signalé ces faits dès que j’en ai eu connaissance. La police est venue faire des relevés. Je condamne évidemment ces faits » car « même si le débat peut être rude, rien ne justifie qu’on s’attaque à des permanences, à des biens ou du mobilier », a commenté Xavier Albertini.

Ce mardi, les responsables des Républicains, Éric Ciotti et Olivier Marleix, ont en tout cas refusé d’exclure du parti les 19 députés qui ont soutenu la veille la motion, et ce après avoir pourtant longuement fait peser des menaces sur eux en cas de vote favorable à la censure.

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