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Régionales : « Si l’on voulait décourager les électeurs, on ne pouvait pas mieux s’y prendre »

Marqué par un taux d'abstention record, le premier tour des élections régionales révèle des candidats sortants bien placés pour le second tour, de bons scores pour les LR et un échec électoral pour le RN et LREM. Pour ELLE, Martial Foucault, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) analyse ces résultats à l’entre-deux-tours.

ELLE. De nombreux candidats sortants (Alain Rousset, Carole Delga, Valérie Pécresse…) se placent en tête au premier tour, ils ont ainsi de grandes chances de se maintenir dans leur région. Ont-ils bénéficié de l’abstention record qui a marqué ce scrutin (plus de 66 % des Français ont boudé les urnes, d’après une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions) ?  

Martial Foucault. Quand on est sur une élection à basse intensité en termes de participation, l’électeur qui se remobilise ne se mobilise pas pour des candidats nouveaux. Tous les présidents et présidentes sortants étaient candidats à leur réélection.

Les Français connaissent très mal leurs conseillers régionaux. En revanche, quand on vous dit, « la tête de liste est Valérie Pécresse, Alain Rousset, ou encore Xavier Bertrand », qui sont des figures nationales, ça facilite grandement la capacité d’obtenir les suffrages pour ceux qui se mobilisent. Il y a eu ce qu’on appelle le vote personnel, basé sur l’image, la connaissance, l’identité du candidat. On constate un effet puissant de prime aux sortants : on accorde son soutien à quelqu’un dont on pense, au-delà de son bilan, positif ou non, qu’il a la stature pour continuer l’action qu’il a engagée. C’est presque mécanique : les candidats sortants ont pu bénéficier de la mobilisation de leurs partisans, et ceux qui ne les soutenaient pas n’ont quasiment pas...

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