Rentrée scolaire : le RN et LR poussent (encore) pour la mise en place de l'uniforme
Quoi de mieux qu'une rentrée scolaire, qui plus est sous le signe de l'interdiction de l'abaya, pour ressortir du placard une proposition qui n'a pas encore eu le temps de prendre la poussière? Posez la question au Rassemblement national et au parti Les Républicains qui poussent de nouveau pour la mise en place de l'uniforme à l'école ces derniers jours.
LR plaide pour une généralisation de l'uniforme
Notant que le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a ouvert une porte, en se montrant favorable à une expérimentation pour les établissements qui le souhaitent, la droite saisit la balle au bond. Et sur le sujet, Éric Ciotti, le président de LR, veut "avance[r] vite" et voit même plus loin: il plaide d'ores et déjà pour une généralisation de l'uniforme. Une prise de position déjà affirmée à plusieurs reprises par le passé.
Mais, en attendant, toute avancée est bonne à prendre pour le Niçois. "Nous souhaitons lancer une expérimentation dans ce sens, dans les collèges des Alpes-Maritimes, en accord avec le président du conseil départemental", a-t-il annoncé dans Le JDD, tout en précisant avoir "évoqué cette candidature avec Gabriel Attal".
À droite, le débat n'est pas nouveau. Si le port de l'uniforme à l'école ne figurait pas au programme présidentiel 2022 de Valérie Pécresse, il faisait l'unanimité entre les candidats du dernier congrès LR, en décembre 2022. Aurélien Pradié avait même essayé de pousser le curseur un peu plus loin, en proposant de l'instaurer à l'université. Avant de finalement rétropédaler devant la levée de boucliers de son propre camp.
Le RN reparle d'une tenue unique
Dans cette séquence, LR ne chasse pas seul. Le RN observe lui aussi la situation avec gourmandise. Le parti à la flamme reparle de sa proposition d'instaurer une "tenue unique" dans les établissements scolaires. Soit un texte présenté le 12 janvier dernier lors de sa niche parlementaire.
Sans succès. Et sans, surtout, le soutien de la Macronie, ce que n'a pas manqué de souligner Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, sur France Info ce dimanche. Une façon de surfer sur les divisions que pourrait alimenter le sujet dans la majorité.
La majorité parlera-t-elle d'une même voix?
Celle-ci s'était retrouvée dans l'embarras sur les bancs de l'hémicycle face au texte de l'extrême droite. Sa présentation intervenait au lendemain d'une interview pour Le Parisien dans laquelle Brigitte Macron se disait favorable au port de l'uniforme. Une épine de plus dans le pied de députés macronistes dont les violons étaient déjà désaccordés. En atteste cette tribune d'Olga Givernet du 26 novembre dernier dans Le JDD.
La parlementaire Renaissance déplorait alors le retour du débat sur l'uniforme, en réponse à 7 députés de son groupe qui avaient soumis aux dirigeants de leur groupe un texte visant à instaurer le "port d'une tenue scolaire commune", comme nous l'apprenait alors Le Figaro.
Pour l'instant, Gabriel Attal temporise et se garde bien de parler d'une "généralisation" de l'uniforme, renvoyant cette question au futur et aux résultats de son initiative. Laquelle ne sera peut-être qu'un ballon d'essai si elle se transforme en poison de divisions pour une majorité relative qui ne peut s'en payer le luxe.