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Robert Plageoles, le sauveur du vignoble gaillacois

A Gaillac, voici l’homme qui a ressuscité les cépages oubliés, disparus pour la plupart au XIXe siècle.

Ce nouveau Montaigne, paysan cultivé, est une source d’inspiration pour tous les vignerons qui s’efforcent de redonner vie à une terre épuisée par l’agriculture intensive. Autrefois, les vignes vivaient trois siècles ; aujourd’hui, à force d’être clonées, elles passent difficilement la trentaine. Né en 1935 à Cahuzac-sur-Vère, dans le département du Tarn, Robert Plageoles est un sage qui a conquis l’estime des plus grands vignerons de France, comme la célèbre Lalou Bize-Leroy, qui le décrit comme « une forteresse d’humanité » et « un puits de savoir ».

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Dans les années 1970, il avait constaté le déclin et l’appauvrissement du vignoble de Gaillac, l’un des plus anciens de France, pourtant, puisque « les Gaulois le cultivaient déjà quatre siècles avant notre ère ». Il s’était alors souvenu de ces cépages oubliés aux si jolis noms que son père lui avait légués en lui disant : « Tiens, petit, ça servira peut-être un jour. »

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La muscadelle, l’ondenc, le prunelart... et si c’était eux le sang neuf de Gaillac ? Considéré comme un fada, il aggrave son cas en se convertissant peu à peu à la biodynamie et en se prenant de passion pour de la vigne sauvage découverte dans la forêt de Grésigne, un fabuleux site néolithique qu’il contribuera à sauver de la destruction : « La vigne entoure ici de vieux chênes séculaires, comme s’il y avait un pacte entre elle et l’arbre porteur, qui lui permet d’accéder à la lumière et à l’eau. » En parvenant à domestiquer cette liane, qui ne donne du fruit que dans la forêt, ne pourrait-on insuffler aux vignobles éreintés une nouvelle sève ? « Ce sont mes petits-enfants qui verront cela ! »

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